L'État veut taxer les assureurs santé. C'est une information exclusive des Échos, notre partenaire tout au long de l'été. Le gouvernement s'apprête à prélever une contribution exceptionnelle sur les complémentaires santé. Parce qu'aussi paradoxal que cela paraisse, la Covid-19 a permis aux mutuelles de faire des économies estimées à 2,6 milliards d'euros.
L'épidémie a vidé les cabinets médicaux et même les hôpitaux, pour les pathologies qui n'étaient pas liées au virus. Au ministère de la Santé comme à Bercy, on estime qu'il serait anormal que les assureurs santé tirent un bénéfice économique de cette crise, il faut donc récupérer une partie de la somme. Ce traitement de choc va servir à soigner la sécurité sociale.
Au total, son déficit devrait s'élever à 52 milliards pour 2020, près du double de son niveau en 2010, après la grande crise financière. La sécu fait face à une hausse de ses dépenses, pour payer notamment les heures supplémentaires des personnels de santé et leur verser une prime qu'ils ont largement méritée. Les vagues de licenciement que l'on redoute dans le privé, pourraient amputer significativement ces ressources.
Pour les complémentaires santé, la pilule a du mal à passer. Pendant la crise, ils ont eux-même accordé des reports d’échéances aux entreprises. Si ces dernières font faillite, les assureurs ne récupéreront jamais ces cotisations. Il y a aussi l'effet rattrapage. Depuis la fin du confinement, on assiste à un bond des consultations chez les dentistes et encore plus chez les prothésistes dentaires, ce qui coûte de l'argent.
Le gouvernement en est conscient. Un premier prélèvement pourrait avoir lieu en décembre et le deuxième en 2021, ce qui permettrait de prendre en compte cette accélération des demandes de remboursements.