Le chômage va-t-il augmenter en 2024 ?

En 2023, le chômage a cessé de baisser et la courbe est repartie à la hausse. La tendance va-t-elle se poursuivre l'année prochaine ? L'objectif du plein-emploi fixé par Emmanuel Macron est-il compromis ? RTL vous répond.

Un entretien chez Pole Emploi

Crédit : AFP

L'ANGLE ÉCO - Le chômage va-t-il augmenter en 2024 ?

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Au début de l'année 2023, on avait un taux de chômage à 7.1% de la population active. Nous allons terminer 2023 à 7.5% selon les prévisions de l'Insee. D'ores et déjà, l'institut de la statistique prévoit une très légère augmentation, 0.1% au premier trimestre 2024.

La Banque de France, elle, s'est projetée plus loin. Elle voit le chômage augmenter encore légèrement tout au long de l'année prochaine pour atteindre 7.8 %. Même tendance ensuite en 2025, c'est en 2026 que la courbe devrait s'inverser.

Il y a un effet "réforme des retraites", avec des salariés qui restent deux ans de plus au travail et dans le même temps de nouveaux arrivants sur le marché de l'emploi. Cela signifie que globalement, la population active est plus nombreuse.

En parallèle, il y aura moins de création de postes en 2024. La conjoncture s'est dégradée pour les entreprises : inflation, baisse de la consommation, carnets de commandes moins remplis, ralentissement de l'économie. L'industrie, par exemple, va continuer à embaucher, mais moins que ces dernières années.

Le secteur de la construction, lui, a déjà commencé à détruire des emplois et il va continuer : 90 000 postes en moins en 2024, selon la fédération du bâtiment. Les taux d'emprunt trop élevés ont entrainé la paralysie du secteur du logement. Les études de notaires et les agences immobilières sont aussi touchées.

Y aura-t-il un effet JO sur l'emploi en 2024 ?

Dans certains secteurs comme la restauration et la sécurité, il y aura bien un effet JO. D'ailleurs, tous les postes ne sont pas encore pourvus. Ce sont des emplois pérennes, qui vont durer au-delà des JO parce que dans ces secteurs, ça fait plusieurs années qu'il y a des grosses difficultés de recrutement. On n'arrive pas à couvrir les besoins. Et là, on parle d'une course de fond, comment parvenir à diriger les chômeurs vers les milliers d'emplois vacants ?

On peut ajouter les services à la personne à cette liste de secteurs en manque de bras. L'événementiel aussi va beaucoup recruter en 2024, mais là, ça relève du sprint. Ce sera ponctuel, les temps des jeux. Il s'agira plus probablement d'intérim.

Que devient l'objectif du plein-emploi en 2027 du président Emmanuel Macron ?

Le plein-emploi, c'est un taux de chômage à 5% de la population active. Le gouverneur de la Banque de France estime que l'objectif est réaliste dans la décennie, donc d'ici à 2030. Le gouvernement lui maintient l'objectif 2027, fin du quinquennat, mais il va falloir s'activer.

Il compte utiliser trois leviers. D'abord l'emploi des seniors, il a chargé les partenaires sociaux de négocier un accord pour favoriser le travail des plus de 55 ans. Ensuite l'emploi des jeunes, avec notamment la réforme du lycée professionnel pour mieux former et surtout former aux nouveaux emplois à pourvoir dans l'industrie verte, le numérique, toutes ces nouvelles filières.

Enfin, l'emploi de ceux qui sont les plus éloignés de l'emploi, avec la réforme du RSA qui obligera les bénéficiaires des minimas sociaux à se former via Pôle emploi qui change de nom la semaine prochaine.

En 2024, il faudra dire désormais France Travail : une nouvelle structure, une nouvelle organisation. Son but : mieux coordonner, entre eux, les organismes qui accompagnent les demandeurs d'emploi. France Travail devra faire rapidement la preuve de son efficacité pour tenir l'engagement présidentiel.

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