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JO Paris 2024 : pourquoi la fabrication des Phryges pose problème ?

Le Phryge, la mascotte des Jeux Olympiques de Paris 2024 dévoilée ce lundi 14 novembre fait déjà débat. Et pour cause, une grande partie de la production de ces personnages inspirés du bonnet phrygien a été délocalisée. Politiques et industriels sont divisés.

Les peluches "Phryges" seront produites à 80% en Chine et à 20% dans usine bretonne.

Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Joanna Wadel

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Alors que la Coupe du monde 2022 s'apprête à débuter au Qatar, le Comité d'organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 a choisi de dévoiler, lundi 14 novembre, sa propre mascotte. Un enjeu majeur, puisque le personnage choisi représentera la France, hôte de la prochaine compétition multisports mondiale. 

Mais le résultat ne semble pas être à la hauteur des attentes, en particulier sur le plan économique. Car le Phryge, inspiré du bonnet phrygien porté par Marianne, couvre-chef également coiffé par les esclaves affranchis de la Rome antique, déçoit plus qu'il n'emballe. D'abord raillée pour son esthétique, comparée à la forme d'un clitoris, la peluche rouge est épinglée pour son manque d'authenticité.

Sur le million de peluches commandées à l'effigie du bonnet rouge aux cocardes tricolores en guise d'yeux, seules 20% seront fabriquées en France par l'entreprise Doudou et Compagnie, située à La Guerche-de-Bretagne, en Ille-et-Vilaine. Les 80% restants seront produits en Chine. Une réalité qui correspond au marché et agace les défenseurs du made in France.

Levée de boucliers à droite de l'échiquier politique

En tête des protestations, Yves Jégo, fondateur de la certification origine France garantie, déplorait ce mardi matin sur RMC "une douche froide". L'ancien député encarté à l'UDI (Union des démocrates et des indépendants) n'a pas retenu ses coups face à cette annonce. "Moi je ne sais pas comment on dit Marianne en chinois", a-t-il tancé, étrillant au passage la décision du Comité olympique : "Si les Jeux Olympiques sont partis pour ne pas être made in France, on aura raté l’effet d’image, l’effet du retentissement des savoir-faire français. Il faut que le Comité olympique se réveille pour faire que ces Jeux soient made in France et non made in China", a-t-il fait valoir.

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Même son de cloche la veille sur RTL, où Laurent Alexandre s'est emporté : "Je ne sais pas quel est le crétin qui a eu l'idée de faire fabriquer la mascotte française en Chine", a fulminé le polémiste, qui s'est dit "scandalisé" par le choix du Comité Olympique qu'il perçoit comme "un suicide intellectuel", à l'heure où la réindustrialisation de la France est à l'étude. 

"Ils oseront tout ! [...] La honte !", a fustigé de son côté Nicolas Dupont-Aignan sur Twitter, tandis que Florian Philippot brandissait les fourches sur son propre compte, déclarant : "Toute une clique veut vraiment la mort de la France et de son tissu industriel !". 

C'est un éclairage fort sur notre savoir faire

Alain Joly, PDG du groupe Doudou et Compagnie

Loin des plateaux et des studios d'enregistrement, la PME bretonne chargée d'assurer la production française redouble d'enthousiasme. "C'est génial", a ainsi jubilé Alain Joly, président du groupe Doudou et Compagnie cité par Le Télégramme. "On a concouru pour cet appel d’offres il y a plus d’un an. On a été surpris d’être retenus, en général ce genre de contrat, c’est plutôt l’apanage d’une multinationale. C’est un éclairage fort sur notre savoir-faire", a encore souligné le patron du groupequi compte mettre les petits plats dans les grands pour honorer les objectifs fixés.

Avec un contrat qui prévoit la vente de 2 millions de peluches, dont les plus qualitatives seront commercialisées par l'usine française à un prix plus élevé que les copies chinoises, Alain Joly a annoncé une vague d'embauches pour augmenter sa production. "Aujourd’hui, on produit 300 pièces par jour. Rien que la production de la mascotte, ça sera entre 500 et 800 pièces par jour à partir de janvier", a expliqué le PDG, qui va également devoir doubler ses effectifs, passant de 25 à "près de 50" employés sur le site de La Guerche-de-Bretagne.

Pour fabriquer les modèles réduits de Phryges, l'enseigne française Gipsy épaulera son concurrent en assurant 60% de la production. Une excellente nouvelle pour le secteur national de la peluche. Ces doudous, ainsi que d'autres produits estampillés Paris 2024 sont à retrouver dès cette semaine dans la boutique parisienne dédiée à l'événement.

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