INVITÉ RTL - Inflation : pourquoi les fruits et légumes sont-ils si durement impactés ?

On a connu une sécheresse hivernale, des précipitations tardives par la suite, des températures qui ont baissé, une météo très aléatoire. "Ça avait eu des répercussions importantes sur les récoltes de l'automne dernier, depuis, on a eu une situation qui n'était pas si anormale que ça. Les productions à venir sont plutôt bonnes par rapport à l'année dernière", rassure ce vendredi sur RTL, Laurent Grandin, président d’INTERFEL, l’interprofession des fruits et légumes frais. 

En revanche, on constate une sérieuse flambée des prix. "On est confronté à des coûts de production. On a des productions qui sont dépendantes des cours mondiaux de l'énergie. On a certains opérateurs qui ont des coûts qui ont été multipliés en électricité jusqu'à six, sept ou huit fois les prix antérieurs", explique-t-il. Une enquête de l'association Familles rurales de France fait état d'une hausse des prix des fruits et légumes de 16% entre 2022 et 2023. "Il faut se méfier de ce type d'études parce qu'elle est partielle en ce sens qu'elle ne porte pas sur la totalité et la réalité du panier acheté par le consommateur. Il y a un panel qui s'appelle Kantar, qui témoigne que l'augmentation du panier réellement acheté par les consommateurs est de l'ordre de 8% sur la période quand on prend la totalité de la gamme", tient-il à préciser.

En regardant les fruits et légumes qui viennent d'Espagne, d'Europe de l'Est, on constate que les prix sont quand même moins élevés. "De toute façon, on souffre d'un problème de compétitivité qui est évident en France, avec un dispositif social qui fait qu'on est quelquefois deux, trois ou quatre fois plus cher que les productions qui nécessitent de la main d'œuvre, parce que ça a très peu d'impact sur les productions mécanisées. Il est clair que l'impact de la main d'œuvre sur le prix de revient est important et crée une distorsion réelle qui n'a pas été suffisamment harmonisée au niveau européen aujourd'hui", se défend-il.