Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire doit recevoir cette semaine les industriels de l'agroalimentaire, pour tenter de rouvrir les négociations, alors que l'inflation est toujours la préoccupation numéro 1 des Français. Ces nouvelles négociations, Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, n'en veut pas. "On ne veut pas qu'on revienne sur ce pourquoi on s'est battu, c'est-à-dire les lois Egalim. (...) On ne veut pas perdre 100.000 agriculteurs de plus", dit-il ce lundi 15 mai sur RTL.
Selon lui, la grande distribution et l'agroalimentaire "se renvoient la balle mais pour l'agriculteur, il est hors de question qu'on remette en cause les prix de nos produits qui sont assez faibles dans le prix du produit fini". Arnaud Rousseau affirme que certaines marques, notamment Lesieur (marque commercialisée par le groupe Avril, dont Arnaud Rousseau préside le conseil d'administration, ndlr), ont baissé leurs tarifs sur certaines huiles. "Oui, il y a des marges dans la grande distribution qui ne sont pas encore totalement répercutées", dit-il. "S'il y a des grandes marques qui abusent, il faut dire qui le fait. (...) Il faut faire en sorte que là où il y a de l'abus, il soit dénoncé", ajoute-t-il.
Mais reviendra-t-on un jour aux prix d'avant l'inflation ? "La réponse est non, pour une raison qui tient à l'augmentation des charges annexes", explique le patron de la FNSEA. La plupart des acteurs du secteur tablent sur une baisse de l'inflation d'ici septembre. "On devrait l'observer mais l'enjeu c'est de continuer à assurer la souveraineté. Sinon on sera dans le mur dans 10 ans et on dépendra de l'étranger pour nous nourrir", conclut Arnaud Rousseau.