Comment se porte l'agriculture française, alors que se profile le 59e salon de l'agriculture, Porte de Versailles à Paris, à suivre sur RTL à partir de samedi et jusqu'au 5 mars ? Cette nouvelle édition se tiendra dans un contexte sensible pour les agriculteurs du pays, en proie à de nombreuses préoccupations, du fait de l'inflation, de la sécheresse et des conséquences de la guerre en Ukraine pour la souveraineté alimentaire. Signe de ces troubles, plusieurs manifestations se sont tenues ces derniers jours, à Toulouse, vendredi, puis à Saint-Etienne, lundi, et Lyon, Clermont-Ferrand ou Nîmes, mardi, pour porter les revendications du secteur.
Les agriculteurs réclament d'abord un revenu décent. En moyenne, ils gagnent 2.300 euros brut par mois selon l'Insee. Mais il y a de grosses disparités. Un éleveur de bovins à viande sur quatre est en dessous du seuil de pauvreté. Les animaux rapportent beaucoup moins que les végétaux. C'est pour ça que le troupeau français se rétrécit. Les céréaliers et les viticulteurs gagnent deux fois plus. Plus largement, si l'on prend un ménage d'agriculteurs, le revenu agricole représente seulement un tiers de ce qui les fait vivre. Il y a souvent un salaire a coté, c'est souvent ce qui permet aux éleveurs de tenir.
Cette année, les prix agricoles ont augmenté. Entraînant une augmentation mécanique des revenus des agriculteurs. Les céréales ont pris 45% en un an, la viande bovine et le lait ont flambé de 20 à 30%, aussi. Mais dans le même temps, les charges ont augmenté à peu près d'autant entre les engrais, le gazole et les aliments nécessaires pour nourrir les animaux. Les agriculteurs ne sont donc pas devenus plus riches. Ils demandent toujours des hausses et que la grande distribution et les consommateurs comprennent qu'il faut payer plus pour manger aujourd'hui..
Le secteur exprime également des inquiétudes face à la sècheresse qui se profile. Pour faire de l'agriculture ,il faut de l'eau. Or, la France est en sècheresse depuis un an. Beaucoup d'éleveurs ont vendu une partie de leurs animaux. Avec les épisodes de sècheresses qui se multiplient, la baisse de la consommation de viande, certains ont dû réduire leur troupeau de moitié.
Le gouvernement va annoncer pas mal de mesures sur l'eau. La France est en état d'alerte, a dit hier le ministre de l'Ecologie. Le gouvernement va réunir lundi tous les préfets. Il y aura sans doute des mesures de restrictions plus tôt que prévu dans tous les départements. Dans les jours qui viennent, un décret va permettre de réutiliser en France les eaux usées des villes ou des industries pour irriguer certaines cultures.
Le gouvernement veut aussi inciter les agriculteurs à changer leurs méthodes de culture. L'idée est de privilégier les cultures qui ont moins besoin d'eau que le maïs irrigué, par exemple. Autre piste : curer les barrages, lacs et canaux, remplis de vase au fil des années, pour gagner près de 30% de réserves d'eau.
Enfin, reste la question de la souveraineté alimentaire. Avec le Covid et la guerre en Ukraine, on a tous bien compris l’importance de produire chez nous ce que nous mangeons. Le problème, disent les agriculteurs, c’est que c'est compliqué, surtout quand les règles imposées en France sont plus strictes qu’ailleurs, comme le déplorait la présidente de la FNSEA sur RTL.
En France, on applique les règles européennes, mais il est vrai que nous avons tendance à être parfois plus exigeants, à interdire des choses toujours autorisées chez nos voisins. Mais c'est en général pour des bonnes raisons. La France interdit le broyage des poussins mâles, la castration a vif des porcelets, par exemple. Parce que les consommateurs sont soucieux du bien-être animal. La France a aussi voulu se passer du glyphosate, le désherbant, plus vite que les autres pays, parce que les consommateurs sont soucieux de la sécurité de ce qu'ils mangent ou de l'environnement. C'est légitime.
Si l'on va trop vite, disent certains agriculteurs, car il y en a qui sont d'accord pour plus de normes écologiques, on ne va pas y arriver. Ils vont demander à Emmanuel macron samedi au salon d'arrêter de surtransposer les directives européennes. Tout l'enjeu est de trouver la juste vitesse pour répondre aux attentes légitimes des consommateurs, sans déstabiliser les agriculteurs.
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