C’est une ville fantôme sur la ligne de front entre Russes et Ukrainiens. Les tirs résonnent au loin, parfois un peu plus proches. Pour trouver des habitants, il faut les chercher en sous-sol. Devant un supermarché éventré, une inscription peinte en rouge sur le mur : ABRI.
Une dame très maigre nous ouvre. Elle a le teint gris et ne
peut s’empêcher de trembler. "Ça fait déjà 1 an qu’on est là. Aujourd’hui, il y a
encore eu un bombardement tout près d’ici. Je tremble car je suis
terrifiée". Elle repart se réfugier. A l’intérieur, une vingtaine de
personnes, des lits, une cuisine. Une faible lumière. Personne ne parle, chacun semble dans ses
pensées… loin de cette réalité.
Un homme se lève, en colère. Il explique qu’il y a 2 jours,
une femme est morte de peur ici. "Quand vous voyez ici tous ces missiles arriver sur
nous, personne ne peut penser au futur. On veut juste survivre à cette journée.
Alors, l’avenir, tout ça. Je ne sais même plus ce que ça veut dire". Difficile de comprendre pourquoi ces gens restent ici dans
leur sous-sol au milieu des ruines et des bombardements. Eux-mêmes ont du mal à
l’expliquer. Les traumatismes sont trop grands et partir leur parait
insurmontable.