Inflation : pourquoi elle pourrait s'étendre à tout ce que l'on achète, selon Jean-Marc Jancovici

Ce n'est pas une bonne nouvelle : les prix pourraient augmenter sur à peu près tout ce qu'on achète, juge Jean-Marc Jancovici, samedi 28 octobre sur RTL. Ce qui a fait la baisse des prix et la hausse du pouvoir d'achat ces dernières décennies, c'est la possibilité de fabriquer pour de moins en moins cher. Cette baisse a été permise grâce aux innovations et à la mondialisation, qui a favorisé le transport de marchandises sur la planète. Les machines ont aussi pu transformer les métaux en smartphones par exemple, ou le bois en meubles. 

Mais dans un monde où les énergies à notre disposition vont être moins abondantes, soit pour des raisons de climat soit pour des raisons de pénurie, il va y avoir moins de machines qui vont travailler, comme les bateaux et les camions. Ce qui voudra dire que le coût de fabrication sera beaucoup plus élevé, car la fabrication sera plus difficile. 

La sobriété n'est pas dramatique

Dans un monde dans lequel l'être humain a la coutume d'assimiler ce qu'on peut acheter avec notre bonheur, il y a des domaines dans lesquels cela n'est pas faux. Il est ainsi plus agréable de vivre dans un appartement de 25 mètres carrés que 12 mètres carrés. Mais il y a aussi des objets qui servent de marqueurs sociaux, comme les vêtements, qu'on achète par habitude. En ce moment, les gens achètent ainsi moins de viande et de poisson, mais toujours autant de pâte à tartiner et de boissons sucrés. L'inflation alimentaire pourrait donc être gérée autrement. 

Nous allons devoir être plus sobres et s'accommoder de moins d'objets, plus simples et plus réparables. Est-ce que cela signifiera moins de bonheur ? Il faut en fait le décider. Il y a des domaines dans lesquels la sobriété n'est pas un drame. Ceux qui passent de la voiture au vélo sont en général très contents, ils se disent en meilleure santé et moins stressés. La sobriété n'est pas donc pas nécessairement dramatique.