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Glyphosate : l'Union européenne va-t-elle reconduire son autorisation pour 10 ans ?

Ce vendredi 13 octobre à Bruxelles, un vote important des 27 états membres doit avoir lieu sur l'avenir du désherbant le plus utilisé par les agriculteurs. Quels sont les risques ? Pourquoi suscite-t-il autant de polémiques ? RTL vous explique les arguments des opposants et des partisans du glyphosate.

Une photo de Roundup, l'herbicide de Monsanto contenant du glyphosate, dans un commerce en 2018
Crédit : JOSH EDELSON / AFP
RTL VOUS EXPLIQUE - Le glyphosate pour les nuls
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AFP
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Le glyphosate est le désherbant le plus utilisé dans le monde. Appliqué sur les feuilles, il est pulvérisé et va bloquer la photosynthèse. Il étouffe ainsi la plante et elle meurt. Le glyphosate a été inventé il y a 50 ans par le groupe Monsanto, devenu Bayer. À l'époque, il s'appelait Round Up. Aujourd'hui, la molécule est dans le domaine public et elle est utilisée par d'autres fabricants. 

Comme tous les désherbants chimiques, il est dangereux pour la santé car c'est un produit toxique. Le Centre international de recherche sur le cancer l'a classé en 2015 parmi les cancérogènes probables. Un avis partagé par l'INSERM, l'institut français de recherche médicale, qui a prouvé des risques accrus de lymphomes, des cancers du sang, et la France par précaution a interdit le glyphosate à la vente aux particuliers, le Round Up, il y a 4 ans.

Dangereux s'il est mal utilisé

Pourtant, l’Europe veut l'autoriser pour dix ans de plus. L'Agence européenne de santé estime qu'il n'y a pas de risques suffisants pour l'interdire car le glyphosate est un danger s'il est mal utilisé. Mais si l'agriculteur se protège bien, le risque est faible, disent les experts européens. C'est comme l'eau de javel. Elle est dangereuse, mais si on fait attention, elle est utile. Donc on ne l'interdit  pas. Au départ, Monsanto ne le disait pas sur l'étiquette. Et le groupe a été condamné aux États-Unis à verser 132,5 millions de dollars à des agriculteurs atteints de cancer, car il avait minimisé le danger. Mais en se protégeant bien, estime l’agence européenne, les bénéfices sont supérieurs aux risques   

Peut-il créer des malformations sur les fœtus ?

Un jeune français, Théo, 16 ans, a été opéré du système digestif et va toucher 36.000 euros du Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides. Les experts ont reconnu il y a un an un lien possible entre le glyphosate qu'utilisait sa mère, éleveuse de chevaux quand elle était enceinte et sa maladie. Un lien possible, mais pas établi.   

Un risque si nous mangeons des fruits, légumes, céréales, cultivés avec du glyphosate ?

Là, il n'y a pas de preuves scientifiques précises. Le risque est surtout pour les agriculteurs. Et puis, il y a la question de l'impact sur l'environnement. Des résidus se retrouvent dans les rivières. L'Agence française de sécurité sanitaire, l'ANSES, a relevé des effets toxiques sur des poissons. 

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Les agriculteurs lui ont expliqué, que dans certains cas, ils n'ont pas d'autres solutions ou alors ça coute plus cher, et qu'on finirait par importer les mêmes produits cultivés par leurs concurrents avec du glyphosate quand même. 

Dans quel cas est-il toujours autorisé ?

Dans des vignes en pente où on ne peut pas aller avec un tracteur, sous des arbres fruitiers, ou désherber à la machine risque de casser des branches. Il est interdit uniquement quand il est possible de le remplacer à un coût correct. Bilan : les ventes de glyphosate ont baissé selon le ministère de l'Agriculture de 30%. C'est la position que va soutenir la France aujourd'hui à Bruxelles. Maintenir l'autorisation, mais encadrer et restreindre son utilisation. Et faire de la recherche pour trouver des alternatives. Pour un jour l'interdire définitivement.

Qui veut l'interdire ?

Certains pays sont ouvertement favorables à 10 ans de plus : le Portugal, l'Italie, la Grèce,  la Slovaquie, la Roumanie, la Hongrie, le Danemark et la République tchèque. D'autres sont contre, l'Autriche en tête, le Luxembourg. Mais des états qui peuvent faire pencher la balance restent indécis, comme l'Allemagne. 

Quelle est la position de la France ?

La France ne soutient pas et ne votera pas la proposition de Bruxelles en l'état, fait savoir le ministère de l'Agriculture. Mais elle propose de maintenir l'autorisation dans certains cas.  L'interdire uniquement dans les situations où il peut être remplacé par une alternative viable. Si aucune majorité ne se dégage lors de ce vote du 13 octobre, la Commission pourrait proposer un nouveau texte. Les états ont jusqu'au 15 décembre pour se mettre d'accord. En cas d'échec, c'est le texte de la Commission, donc l'homologation pour 10 ans de plus, qui s'appliquera.  

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