Vous trouvez que votre Kiri a rétréci ou que votre pot de margarine a diminué ? Ce n'est pas une illusion mais la shrinkflation ou réduflation en français, une ruse utilisée par les industriels qui consiste à réduire la taille d'un produit "tout en augmentant le prix au kilo en catimini", précise Camille Dorioz, responsable des campagnes de Foodwatch. C'est aussi ce que l'organisation appelle de "l'inflation masquée".
"Chez Kiri, on est passé de la petite portion de 20 grammes à 18 grammes. On a eu une augmentation de prix de 11%, qu'on a vu chez Auchan par exemple", détaille le responsable des campagnes de Foodwatch dans Nous Voilà Bien !. Sont aussi épinglés les chocolats Pyrénéens de Lindt, "il y a six chocolats qui manquent dans le paquet sur les 30, ce qui fait qu'on a moins 20% de chocolat et le prix d'une année sur l'autre avait pris 30%".
La marque de sucre Saint Louis n'est pas en reste : le produit était passé de "750 grammes à 650 grammes avec une augmentation du prix au kilo de 30%". Idem pour le sirop de grenadine de la marque Tesseire : "on va avoir la même bouteille, la même hauteur de sirop, c'est juste qu'on en a moins dedans (...) on a perdu 20% de grenadine et on a pris 37% d'euros de prix au kilo", annonce Camille Dorioz.
"J'ai tendance à penser que la shrinkflation est aussi vieille que le marketing et que les supermarchés, que ça a toujours été là", reconnaît Camille Dorioz dans Nous Voilà Bien !. "Mais en fait, ce qu'on veut alerter du côté de Foodwatch, c'est qu'en cette période d'inflation galopante, le risque de ce type de phénomène est grand. Et du coup, on veut prévenir les consommateurs pour qu'ils soient "vigilants" dans les rayons et qu'ils nous aident à mettre la pression sur les industriels pour les obliger à signaler quand ils font ces changements de formats", renchérit-il.
"On n'est pas là pour dire qu'il ne faut pas faire ce changement de format qui peut être bien justifié. La question c'est pourquoi les marques le font sans en avertir le consommateur. Si les marques sont capables aujourd'hui d'avoir une bonne justification, je pense que le consommateur est prêt à comprendre et à entendre ça et du coup, elles n'ont qu'à l'afficher", analyse le responsable des campagnes de Foodwatch.
Et cette pratique est "totalement légale", la seule chose que risquent les marques c'est "la colère du consommateur", conclut Camille Dorioz.
En tant que consommateur, on est un peu démuni face à cette inflation masquée, car il n'est pas possible de connaître par cœur tous les prix au kilo des produits qu'on achète, ni leurs poids exacts. On ne peut pas comparer sa boîte de Kiri, par exemple, d'une année sur l'autre, car on la jette quand elle est terminée.
"Du coup, il faut être vigilant sur le prix au kilo (...) Et après, on voit qu'il faut vraiment s'engager auprès d'associations comme Foodwatch pour peser, pour tordre le bras aux industriels, pour obliger à faire cette transparence", conclut-il.
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