Hydrogène blanc : quelle est cette nouvelle ressource énergétique découverte en France ?

La découverte pourrait bien bouleverser l’avenir énergétique de la France. Dans un rapport de synthèse envoyé au ministère de l'Économie et de l'Industrie, l'Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (IFPEN) a annoncé que plusieurs gisements d'hydrogène naturel, appelé également "natif' ou "blanc" ont été détectés dans plusieurs régions de France. 

Contrairement à l’hydrogène "gris" issu du gaz naturel ou à l’hydrogène "vert" produit par électrolyse de l’eau à partir d’électricité décarbonée, l’hydrogène blanc se distingue par une origine totalement naturelle : il est présent dans le sous-sol terrestre à l’état gazeux. Récemment, des flux de cet hydrogène natif ont été détectés en surface dans plusieurs régions de France. 

Selon le rapport de synthèse, transmis au ministère de l’Économie et de l’Industrie, trois zones apparaissent comme particulièrement prometteuses : le Bassin aquitain, le Piémont pyrénéen et le bassin houiller lorrain.

Un potentiel stratégique

Ce gaz, encore largement méconnu et peu exploité, suscite un fort intérêt en raison de son potentiel stratégique. "En tant que source d’énergie prometteuse et souveraine, l’hydrogène natif présent dans le sous-sol de notre territoire pourrait devenir un atout majeur pour la souveraineté énergétique française", affirme le ministère.

Cependant, le chemin est encore long avant une éventuelle exploitation. À ce stade, les études scientifiques restent limitées et des forages d’exploration sont jugés nécessaires pour évaluer précisément le potentiel réel des zones identifiées. La France, pionnière dans ce domaine, a modifié son code minier en 2022 pour reconnaître officiellement l’hydrogène natif comme une substance minière, permettant ainsi l’octroi de permis de recherche. Deux de ces permis ont déjà été accordés dans les Landes et les Pyrénées, comme publié au Journal officiel du 29 mars 2025.

De nombreux défis à venir

L’hydrogène blanc pose également des défis techniques considérables. Il s’agit de la plus petite et la plus volatile des molécules du tableau périodique, ce qui rend sa capture, son transport et son stockage particulièrement complexes.

L’étude menée depuis avril 2024 par l’IFPEN, en collaboration avec le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), plusieurs universités françaises (Lorraine, Montpellier, Bordeaux INP, Grenoble, Pau et Pays de l’Adour) et l’Institut de physique du Globe, vise à mieux comprendre cette ressource inexploitée.

Si les espoirs sont grands, il faudra encore de nombreuses études pour déterminer si l’hydrogène blanc pourra réellement jouer un rôle clé dans la transition énergétique.