Plus vos boissons ou vos biscuits seront gras et sucrés, plus la taxe sera salée. Bercy décide de s'attaquer à un fléau qui coûte très cher à notre économie : le trésor propose, dans une note, une taxe sur tous les produits susceptibles de faire grossir. L'idée est de remplacer toutes les taxes existantes sur les huiles, les sodas ou les boissons énergisantes, et de les réunir en une seule et unique taxe. Celle-ci ciblerait cette fois non pas un produit, comme c'est le cas aujourd'hui, mais le niveau de calories des aliments ou bien leur qualité nutritionnelle.
"Le Parlement a conduit une réflexion sur des taxes dites comportementales sur les huiles, les farines, la margarine, le chocolat, les boissons sucrées, détaille Christian Eckert, secrétaire d'État au Budget, invité de RTL vendredi 2 septembre. Cela pose la question de l'objectif de la fiscalité : doit-elle avoir un but de collecte de moyens financiers ? Nous nous attachons à ce que la fiscalité ait aussi une influence sur le comportement des Français", a-t-il déclaré. Mais "pas question de regrouper toutes les taxes en une seule taxe qui tiendrait compte des calories", réfute en revanche Christian Eckert.
Ce type de taxe a déjà été mis en place au Mexique il y a deux ans, avec des hausses de prix significatifs et dissuasifs, allant jusqu'à une taxe à 8% du prix du produit. L'autre piste étudiée en France est l'augmentation du taux de TVA sur les produits considérés comme "les plus nocifs pour la santé". Ce taux pourrait passer de 5,5 à 20%, comme l'a fait le Royaume-Uni.
La note publiée par Bercy précise que les experts du ministère de l'Économie et des Finances chiffrent précisément, pour la première fois, le coût du surpoids pour la collectivité. Le chiffre est vertigineux : les kilos en trop des 30 millions de Français en surpoids ou obèses coûteraient plus de 20 milliards d'euros par an. Ces millions sont pour l'essentiel dus aux dépenses d'assurance-maladie. C'est 5 milliards de plus que l'alcool, mais un peu moins que le tabac.