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François Bayrou, le 25 août 2025
Crédit : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Proposer de faire payer les riches : c’est la dernière carte de François Bayrou pour tenter de convaincre les socialistes de lui accorder leur confiance le 8 septembre. Et ainsi, rester à Matignon pour tenter de faire passer le budget 2026. Ce mercredi 27 août, sur TF1, il a annoncé qu’il allait recevoir les partis pour discuter avec eux, justement, à partir de lundi.
Mais la question demeure ; comment taxer ? Dans les mesures qu’il avait envisagées le 15 juillet, il y avait 4 milliards de hausses d’impôts qui n’avaient pas été précisées. Concentrer les impôts sur les personnes à haut revenu et gros patrimoine pourrait donc être le moyen de répondre aux attentes politiques du PS et d’obtenir ce fameux vote de confiance.
Cela pourrait prendre la forme de deux prélèvements distincts. L’un frapperait les revenus. Ce dispositif, déjà évoqué, fixerait un plancher minimal de 20 % d’impôt sur le revenu pour les ménages gagnant plus de 500.000 euros par an, soit un Français sur mille. Aujourd’hui, ces contribuables paient parfois moins de 20 % d’impôt, contrairement à la classe moyenne, grâce aux dispositifs de défiscalisation.
L’autre impôt, plus aventureux et flou, viserait les très gros patrimoines privés : 0,5 % de la fortune chaque année, à partir d’un seuil à définir. Ce serait en fait le retour de l’ISF qu’Emmanuel Macron avait supprimé à son arrivée.
Par définition, cet impôt exclurait l’outil de travail, c’est-à-dire les entreprises détenues par ces contribuables fortunés. Par exemple, Bernard Arnault ne serait pas taxé sur la valeur du géant du luxe qu’il possède, LVMH, mais sur ce qu’il détient personnellement : propriétés immobilières, portefeuilles financiers, et sociétés ou holdings dans lesquelles certains logent leurs revenus pour éviter l’impôt.
Les grands patrons et investisseurs pourraient toutefois quitter la France : le risque existe. Comme l’a rappelé Patrick Martin, le patron du MEDEF, ce mercredi 27 août, il faut savoir jusqu’où ne pas aller trop loin. Car la facture pour l’économie, pour l’emploi et finalement pour l’État et ses recettes fiscales pourrait être élevée. Cela deviendrait contre-productif.
Mais il est vrai aussi que le climat fiscal change en Europe. La chasse aux riches, longtemps une spécialité française, commence à s’exporter. Regardez le Royaume-Uni : il a révoqué, il y a un an, le régime fiscal très avantageux des étrangers vivant sur son sol. La Norvège, elle, a introduit un impôt sur le patrimoine, dont le maintien est l’un des principaux enjeux de la campagne électorale en cours, et du vote du 8 septembre. Même la Suisse, paradis des riches, organise un référendum sur la mise en place d’un ISF.
Il y a une dizaine d’années, aux États-Unis, des milliardaires réclamaient déjà plus d’impôts. Warren Buffett, notamment, affirmait payer moins d’impôts que son assistante… enfin, en proportion évidemment.
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