Faut-il taxer les très riches ? Les sénateurs ont dit non le 12 juin. Cela pourrait pourtant apporter beaucoup d'argent, entre 15 et 25 milliards d'euros par an. Pour répondre à cette question, il faut se pencher sur ce que la situation de la Grande-Bretagne, là-bas, la taxe sur les ultra riches existe.
Le Sénat a rejeté cet ISF relooké, mais les projets fiscaux pour taxer les riches fleurissent au sein de la classe politique française. Ils ont un objectif : contribuer aux fameux 40 milliards qu’il faut trouver d'ici à la fin de l’année pour le commencement du début de la première phase du redressement de nos comptes publics. Les promoteurs de ces nouveaux impôts feraient bien d’observer de près ce qui se passe depuis quelques semaines au Royaume-Uni, qui nous précède sur ce chemin fiscal.
Le pays disposait depuis 1799 d’un régime fiscal qu’on appelait "non dom", pour non domiciliés. Celui-ci était accessible à toute personne qui déclarait être domiciliée ailleurs qu’au Royaume-Uni, tout en vivant outre-Manche. Ça n’était pas très contraignant. Et pour ceux-là, ils étaient 75.000 jusqu’à une date récente, pas d’impôt sur leurs revenus et leurs actifs à l’étranger. Seuls étaient taxés les revenus arrivant en Grande-Bretagne, et encore, sur une base assez favorable par rapport aux revenus perçus en Angleterre.
C’est ce régime qui a fait de Londres la troisième ville au monde pour le nombre de milliardaires. Désormais, c'est fini, parce que ce régime fiscal bicentenaire est supprimé depuis le 6 avril 2025 par le gouvernement travailliste, qui est à la recherche de 40 milliards, lui aussi, figurez-vous.
Sur le seul mois d’avril 2025, les départs ont progressé de 75% et les cabinets de gestion de fortune estiment que 15% à 25% des "non dom" sont en train ou sur le point de partir. Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est l’imposition des successions qui devrait être fortement rehaussée. Selon Bloomberg, il y a dans la liste des partants Anne Beaufour, héritière fortunée du fondateur du laboratoire pharmaceutique Ipsen, Guillaume Poussaz, le plus jeune milliardaire suisse, des Égyptiens, des Indiens, des Émiratis et bien d'autres.
L’hôtellerie de luxe commence aussi à subir les conséquences de ces décisions politiques, tout comme l’immobilier très haut de gamme et les activités qui lui sont liées. Le gouvernement compte récupérer plus de 30 milliards d’euros sur cinq ans avec cette mesure, d’autres calculent que cela pourrait se traduire par une perte nette de plus d’un milliard par an.
Ces émigrés de luxe partent en Suisse, à Abu Dhabi ou Doha, à Chypre ou à Milan. Car l’Italie a mis en place un régime fiscal très favorable pour les riches étrangers. La morale de l’histoire, c’est que les contribuables les plus riches sont aussi les plus mobiles. Et qu’il n’y a aucune chance qu’ils restent sous le marteau fiscal qu’on leur prépare, surtout alors que nos voisins sont bien plus compréhensifs.
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