INVITÉ RTL - Retraites, emploi, personnalité : ce qu'il faut retenir de la première interview du nouveau président du Medef

"Je ne pense pas être un homme facile". Pour sa toute première intervention dans les médias depuis son élection, le patron du Medef, Patrick Martin, fixe le cap de son mandat de cinq ans. Élu à la tête du Mouvement des entreprises de France, le 6 juillet dernier, ce patron d'entreprise lyonnais de 63 ans se dresse dans la lignée du président sortant, Geoffroy Roux de Bézieux. "Non je ne pense pas être un homme facile, mais je ne pense pas être un provocateur", affirme-t-il.

Invité de RTL, ce mercredi 12 juillet, Patrick Martin a évoqué les chantiers qui l'attendent, comme les faillites, le manque de main d'œuvre et la formation des jeunes.

Ce jeudi, il est reçu par la Première ministre Elisabeth Borne aux côtés de Sophie Binet et Marylise Léon, les nouvelles secrétaires générales de la CGT et de la CFDT. L'occasion d'affirmer ses positions et d'engager le dialogue avec Matignon et les autres organisations syndicales. 

Venir en aide aux entreprises en difficulté

Auprès de la cheffe du gouvernement, Patrick Martin compte réaffirmer l'autonomie et l'efficacité des organisations patronales et syndicales. "Dorénavant, laissez les partenaires sociaux, de manière autonome, choisir des thèmes, choisir un calendrier et s'accorder entre eux sans les encadrer d'une manière directive", compte-t-il réclamer. Toutefois, depuis 2016, jamais la France n'a connu un tel nombre de faillites dans les petites, moyennes et grandes entreprises confondues. En tout, ce sont 13.200 d'entre elles au second trimestre et plus de 50.000 en un an qui sont concernées par ces difficultés.

Patrick Martin estime que les modèles économiques évoluent face au "ralentissement économique", mais compte bien durant son mandat, prendre des "mesures d'urgence pour relancer" l'économie globale du pays. Inquiet en particulier pour le secteur du bâtiment, le patron des patrons semble surtout alerté par le ralentissement de la consommation des ménages, mais aussi des investissements. "Face à une compétition internationale qui s'intensifie, notre économie doit au contraire investir plus qu'elle ne l'a fait auparavant", indique-t-il. Il considère que le manque de main d'œuvre actuel dans certains secteurs comme celui de la restauration représente un "échec".

Engager le dialogues avec les partenaires sociaux

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Comment compte-t-il concrètement moderniser l'économie et faire en sorte de remettre les entreprises à flots en tant que président de l'organisation patronale ? Selon Patrick Martin, tout commence par la formation, l'emploi et la lutte contre le chômage. "Je suis très mobilisé sur la réforme des lycées professionnels [...] on va être très en soutien de la réforme du RSA [...] et il va falloir aller chercher toutes ces populations très éloignées de l'emploi", énumère-t-il.

Favorable à la réforme des retraites, le patron d'entreprise estime qu'elle est "derrière nous sur le plan législatif", mais qu'il faudra s'armer de patience avant de voir le système retrouver l'équilibre. Comme pour ce projet contesté, Patrick Martin devra tenter de travailler main dans la main avec les syndicats, ce qui n'est pas chose aisée. "Il y a quand même bon nombre de sujets sur lesquels on peut avancer ensemble", relativise-t-il.

Fan d'escalade, de sports en plein air, ce nouveau patron des patrons figure parmi les 500 plus grosses fortunes du pays. Il souhaite donc protéger les chefs d'entreprises. Sur les 190.000 qui adhérent au Medef, il indique que leur salaire moyen s'élève à 5.000 ou 6.000 euros. "Il ne faut pas plafonner pour autant le salaire des grands patrons, c'est un marché très étroit, très international. Si on veut perdre nos grands patrons, allons-y gaiement", ironise Patrick Martin.