La journée de grève contre la réforme des retraites, jeudi prochain, se prépare, et les salariés de la SNCF et de la RATP, sont en pointe. En quoi ces régimes spéciaux sont-ils concernés par la réforme annoncée ? La réforme prévoit que les régimes spéciaux de retraite vont être fermés, à compter de septembre prochain, et cela mécontente les salariés concernés.
Fermés, cela veut dire que les embauchés à partir septembre, à la RATP, mais aussi dans les industries gazières et électriques ou à la banque de France, relèveront du régime général de retraite. C’était déjà le cas à la SNCF. En réalité, les régimes spéciaux se poursuivront, mais avec les seuls bénéficiaires actuels, ils s’éteindront donc progressivement, sur plusieurs décennies. C’est ce qu’on appelle la clause du grand-père.
Il n’y a que trois exceptions qui se maintiendront. Le régime spécial des marins, métier très dur physiquement, régime ancêtre du système de retraite français, créé en 1673 par Colbert, quelques dizaines de milliers de bénéficiaires. Celui de l’Opéra, moins de 2000 salariés. Et celui de la Comédie française, quelques centaines de personnes.
Parce qu’ils ne sont pas justes. Ils donnent des avantages tout à fait indus à certains de leurs bénéficiaires, hérités de l’histoire. Un conducteur de train part ainsi à 52 ans, quand un chauffeur de bus dans le privé, qui a à peu près les mêmes servitudes et les mêmes responsabilités, part aujourd’hui à 62. Autre exemple, à la RATP, le montant moyen d’une pension après une carrière complète pour les retraités de 2017 était de 3.700 euros, selon la Cour des comptes. Soit bien plus que la moyenne française de la même année.
Oui. C’est le second impact de la réforme présentée mardi par la première Ministre qui déclenche la fureur des personnels. Le conducteur de train partira non plus à 52, mais à 54 ans. Tout le monde prend deux ans de plus, en partant de sa borne actuelle, quel qu’en soit son niveau. En clair, les bénéficiaires actuels travailleront donc plus longtemps. Mais ils conserveront leur avantage par rapport aux salariés classiques, parfois de dix ans d’écart.
Il y a déjà eu des tentatives pour supprimer ces régimes spéciaux, le gouvernement pourrait peut-être aller jusqu’au bout cette fois-ci. La première date en effet de 1995, et elle avait provoqué l’arrêt des transports publics pendant trois semaines, et l’abandon du projet. Mais depuis, il y a quand même eu une réforme partielle, en 2008. Et la suppression du régime des cheminots en 2020, justement avec la clause du grand-père. Par ailleurs, si les principes de la réforme sont clairs, il subsiste une marge d’aménagement.
Possible, sur le calendrier d’application aux salariés actuels, et les compensations salariales ou d’avancement. Du grand classique.
Quelques mots du projet donnent le sentiment que le gouvernement s’y prépare : les nouvelles dispositions s’appliqueront aux salariés actuels, dit-il, "après consultation des régimes concernés", et "en tenant compte de leurs spécificités". Mais toute bonne négociation commence par un rapport de forces, celui-là commence jeudi.
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