Bonne nouvelle pour les consommateurs, les prix du gaz sur le marché de gros ont fortement baissé. Le cours d’un mégawattheure de gaz est en effet retombé à moins de
75 euros, retrouvant son niveau du début 2022, avant l’invasion de l’Ukraine. Comme si la guerre de Poutine et ses effets désastreux sur le prix de
cette énergie avaient été effacés. Le cours du précieux fluide est aujourd’hui cinq fois moins élevé qu’au plus fort de la crise, en août dernier.
Pourtant, la guerre d’Ukraine est loin d’être finie. Les livraisons de gaz russe à l’Europe sont
désormais très fortement réduites. Mais, le manque est compensé, car l’Europe bénéficie à la fois du redéploiement spectaculaire et très rapide de
ses importations, et d’un coup de chance extraordinaire. Ce coup de chance, c'est le "facteur Louis Bodin" : une météo
inhabituellement clémente, qui nous fait avoir des températures très élevées, ce qui a permis de réduire les besoins de chauffage.
À cela s’ajoutent les efforts d’économies faits par les consommateurs. En France, la consommation de gaz par les ménages a chuté de 15%, celle des industriels de 22%. Pour cette dernière, les économies ont parfois été forcées, à cause du prix, beaucoup plus élevés pour les entreprises, ce qui les a contraints à réduire leur activité. Du coup, la spéculation sur les marchés se calme, et les prix baissent.
Un remplissage préventif des stockages, à ras bord, a été effectué dans toute l’Europe avec les dernières livraisons russes. Aujourd’hui, les stocks français sont encore remplis à 84%, soit bien plus que d’habitude en janvier. Depuis, l’arrivée de gaz liquéfié s’intensifie, par bateaux, en provenance des États-Unis et du Qatar.
L’Europe, qui était sous-équipée en terminaux pour regazéifier le liquide, a en partie corrigé son retard, l’Allemagne en particulier. Il y a eu un important effort, payant, pour trouver de nouveaux fournisseurs. C’est toute la géoéconomie mondiale du gaz qui s’est transformée, en quelques mois seulement, avec un grand gagnant, les États-Unis, devenus en 2022 les premiers exportateurs mondiaux devant le Qatar et l’Australie.
Parce qu’ils n’ont pas monté au niveau des cours fous de cet été, au
moins pour les ménages, qui ont été protégés par le bouclier tarifaire financé
par l’État. Quant aux entreprises, celles qui ont subi le choc des prix, elles
devraient voir leur facture baisser. Si les cours restent sages.
Au moins côté Russie, le prix de la guerre a été avalé
par les marchés. Le conflit ne devrait plus avoir d’impact significatif. Reste
le "facteur Louis Bodin", très volatil. Si une vague de froid arrivait, les
marchés pourraient s’affoler à nouveau. Par ailleurs, après l’hiver, ce sera le
printemps, puis… Le retour de l’hiver, 2023-2024. Il faudra alors tout
recommencer, remplir les stocks, cette fois-ci sans gaz russe. Ce sera une
autre paire de manche.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte