1. Accueil
  2. Actu
  3. Politique
  4. ÉDITO - Retraites : Macron ne fait pas preuve "d'une grande audace politique" sur les régimes spéciaux
2 min de lecture

ÉDITO - Retraites : Macron ne fait pas preuve "d'une grande audace politique" sur les régimes spéciaux

La fin des régimes spéciaux, oui. Mais seulement pour les nouveaux entrants...

Un bus de la RATP (Image d'illustration).
Un bus de la RATP (Image d'illustration).
Crédit : LOIC VENANCE / AFP
ÉDITO - Retraites : Macron ne fait pas preuve "d'une grande audace politique" avec la fin des régimes spéciaux, selon Alba Ventura
00:02:39
L'invité de RTL - Alba Ventura
Alba Ventura - édité par Marie-Pierre Haddad

Elisabeth Borne a annoncé, le 10 janvier, la fin de la plupart des régimes spéciaux. On sait que le sujet est inflammable. Pourquoi prendre ce risque ? Parce que les Français y sont prêts. Et en réalité, ils ne les soutiennent plus. 

Ils savent ce que coûtent les régimes spéciaux. C’est environ 6 milliards par an. Le pari d’Emmanuel Macron dans cette réforme, c’est de dire que lorsqu’il y a un effort demandé à certains, tout le monde participe : les retraités au régime général vont passer à 64 ans. Les moins bien lotis vont être bonifiés et les régimes spéciaux, supprimés ! 

Alors pas tous. Il n’y aura pas l’Opéra de Paris, la Comédie française les mineurs et les marins. En revanche cela concerne  la RATP, les gaziers et électriciens (EDF, Engie Enedis, RTE), les clercs et employés de notaire, les salariés de la banque de France. 

Les syndicats ne peuvent pas laisser ça

Par ailleurs, dire que les régimes spéciaux c’est fini, c’est un gage assez net donné à la droite. S’attaquer aux régimes spéciaux, ça donne toujours l’impression d’être un marqueur de courage. Est-ce un risque de détonateur social ? On sait bien que les professions syndiquées avec un pouvoir de nuisance important sont sur le pied de guerre. 

Alain Juppé en a gardé un souvenir amer, en 1995, avec plusieurs semaines de blocages. On va voir comment ça va réagir, on se dit évidemment que les syndicats ne peuvent pas laisser passer ça. 
 
En même temps un électricien qui viendrait couper le jus aujourd’hui, je prends le pari qu’il ne serait pas très bien vu par l’opinion. Mais un conducteur de la RATP ne va pas se gêner. En réalité, la fin des régimes spéciaux c’est un risque limité ce n’est pas forcément sur ce point-là que cela va se jouer.

Là, c’est quand même la clause du grand-père, du père et du grand frère

Comme pour la réforme de la SNCF en 2018, ça ne va concerner que les nouveaux entrants, ceux embauchés à partir de septembre. C’est ce que l’on appelle la clause du grand-père.... Enfin là, c’est quand même la clause du grand-père, du père et du grand frère. 

Vous avez 25 ans vous venez d’être embauché au statut à la RATP comme conducteur de métro ou de bus, je dis bien joué ! Vous pourrez partir à 54 ans, alors vous partez avec 75% de votre salaire. La moyenne de départ à la RATP, c’est 56 ans. 

Donc certes Emmanuel Macron met fin aux régimes spéciaux, mais à terme dans  30 ans, 40 ans, quand tous ceux qui travaillent aujourd’hui au statut auront fait valoir leur droit à la retraite avec le régime spécial, ça a l’air d’être du courage mais ce n’est pas d’une grande audace politique. Il faut y mettre fin, même progressivement mais ce n’est que dans quelques décennies que l’on aura vraiment réparé cette injustice.

La rédaction vous recommande
À écouter aussi

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info

Commentaires

Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.