Les rencontres économiques d'Aix s'achèvent ce dimanche 6 juillet. Après une édition assez touchante, c'est l'heure de faire le bilan, le gratin de l'économie mondiale était un peu sonné. Il y avait quand même une forme d'optimisme, de volonté d'agir pour changer le monde, un monde ouvert, un monde de progrès.
Cette année, tous ces grands experts étaient émouvants parce qu'ils admettaient qu'ils faisaient partie d'une élite qui n'avait sans doute pas vu arriver les bouleversements du monde. Celui qui a donné le ton dès la première session, c'est Philippe Aghion, professeur au Collège de France, grand économiste, et qui a confessé "on s'accroche de plus en plus dans ce monde à des idées simplistes".
Il y a de quoi être inquiet. Montée des populismes un peu partout, protectionnisme aux États-Unis et en Chine qui pousse l'Europe à se replier sur elle-même. C'est à l'opposé du discours défendu aux rencontres économiques d'Aix depuis 25 ans. On est persuadé ici que c'est le marché ouvert qui crée la richesse, qui fait baisser les prix, qui permet le progrès technologique.
Les chefs d'entreprise mondiales partagent tous le même diagnostic : on décroche en Europe. Donald Trump d'un côté, Vladimir Poutine de l'autre déstabilisent le monde. Ce sont les plus forts qui imposent leurs règles et tous les patrons français présents ne supportent plus le flottement politique dans lequel nous sommes. "Heureusement, une entreprise n'est pas une démocratie", confie l'un d'eux.
Il faut un chef qui donne un cap et ensuite, ce cap permet de garder tous les collaborateurs pour faire avancer le groupe. "Quand on voit le flou politique dans lequel on est, poursuivait ce grand patron, on voit que l'État est en train de perdre les citoyens".
L'édition 2025 dressait un diagnostic assez sombre. On est à quelques jours des annonces de Donald Trump sur les droits de douane imposés à l'Europe. On sent bien que nous serons heureux s'il nous impose uniquement 10%. Pourtant, Jacques Aschenbroich, le président de l'opérateur Orange, a rappelé qu'en 1980, le poids de l'Europe dans la richesse mondiale, c'était 29%. Et les États-Unis, 26%.
Aujourd'hui, les États-Unis sont toujours à 26%, mais l'Europe est à 18%. "C'est nous qui avons décroché", dit le patron d'Orange. L'espoir repose maintenant la possibilité que Donald Trump échoue, et puis dans le fait que les élites américaines se révoltent, et rejoignent l'Europe pour travailler. Cette année, les élites d'Aix ont compris qu'elles étaient peut-être un peu déconnectées des réalités du monde. C'est une première étape vers une prise de conscience des risques qui nous entourent. Sûrement une entrée en résistance des élites pour éviter que le monde s'écroule.
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