Les chiffres du solde commercial français au premier trimestre sont tombés : un déficit de 31 milliards d’euros sur trois mois. Il s’agit du solde entre nos exportations, ce que nous vendons à l’étranger, et nos importations, ce que nous achetons à l’étranger. C’est un indicateur global de compétitivité de notre économie.
Ce solde constitue le deuxième plus mauvais
résultat jamais enregistré par le pays sur trois mois, et nous met sur une
trajectoire inédite : en rythme annuel, ça représente 120 milliards de déficits,
à comparer avec le chiffre de l’année dernière, 85 milliards. Record battu.
On imagine que le renchérissement du prix de l’énergie compte
beaucoup dans ce mauvais chiffre. Et c’est assez vrai. Le gaz et le pétrole sont plus chers, ça plombe nos achats à
l’étranger. Ça, c’est la météo, on n’y peut pas grand-chose.
Mais il n’y a pas que cela. Le solde des produits manufacturés, celui de
l’industrie, beaucoup plus significatif, n’est pas bon. 18 milliards de trous.
Autre signe, convergent, la France a continué à perdre des parts de marché à
l’international, comme elle le fait depuis 18 mois.
À suivre ces indicateurs, il n’y a guère que les matériels de transport, avions et bateaux, les parfums et cosmétiques et l’agro-alimentaire, grâce aux vins et spiritueux, qui sont dans le vert. La pharmacie se maintient péniblement à l’équilibre. Tous les autres secteurs plongent, avec une pente plus ou moins forte, qui s’est accélérée à partir de 2015, et une nouvelle fois en 2020 : l’automobile, les machines, l’électroménager, la chimie, la métallurgie. Quant au textile et à l’électronique, ça fait des décennies qu’ils sont largement déficitaires.
Pour la période récente, c’est la gigantesque relance par la demande qu’a opéré le gouvernement depuis le déclenchement de l’épidémie. On a soutenu les revenus, avec le quoi qu’il en coûte. Tant mieux pour les Français. Mais l’industrie française est incapable de produire ce dont ils ont besoin à prix accessible. Nous achetons donc de l’électronique faite en Chine, des voitures faites en Europe de l’Est et des vêtements faits au Bangladesh.
Une politique qui a de surcroît l’inconvénient de creuser aussi le déficit budgétaire. Le gouvernement emprunte, transfère l’argent aux ménages sous forme d’allocations diverses, et l’argent dépensé par les ménages fait tourner les usines allemandes, chinoises ou italiennes. Une même opération creuse donc ce qu’on appelle les déficits jumeaux, celui du budget, et celui du commerce extérieur. Ces déficits jumeaux, éternel problème français, ont été aggravés lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Et l’on peut redouter qu’ils ne pèsent lourdement sur le second.
D’abord le mauvais état des finances publiques, alors qu’une hausse des taux d’intérêt se profile, qui va renchérir le coût de la dette. Les perspectives de redressement budgétaire du candidat Emmanuel Macron à horizon 2027 sont complètement fantaisistes dans un tel environnement.
Ensuite, le prolongement à venir du quoi qu’il en coûte, avec les mesures d’aide face à l’inflation qui vont être votées dans les semaines qui viennent, pour des dizaines de milliards. Encore une fois, l’état va creuser le déficit pour soutenir fortement la consommation. Et tout comme les fois précédentes, il est à craindre que l’industrie française n’en profitera pas assez.
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