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Les limites de la politique "zéro Covid" en Chine
Crédit : AFP
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De nouvelles victimes du Covid à Shanghaï après celles de la province de Jilin. Elles sont dues à cette nouvelle vague puissante du variant Omicron qui frappe l’Empire du Milieu. Les Chinois avaient tenté de contrer l’épidémie en fermant hermétiquement les frontières, et se sont du coup dispensés de la vaccination massive. À Shanghaï, seuls 38% des plus de 60 ans sont protégés.
Mais cette stratégie "zéro covid" est mise en échec par la très forte contagiosité du variant. Les autorités ont réagi en imposant un confinement draconien, avec enfermement quasi-total qui interdit même l’approvisionnement en nourriture suffisante. Plusieurs centaines de millions d’habitants du pays sont en ce moment frappés par des restrictions de circulation plus ou moins fortes. C’est toute l’activité économique du pays qui en pâtit, et avec elle les partenaires commerciaux de la Chine.
Les unes après les autres, les usines et ateliers ferment, malgré les précautions prises, menaçant de rompre une nouvelle fois les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Le mois dernier, c'était dans la région de Shenzhen et le delta de la rivière des Perles, au sud. Aujourd'hui, c’est à Shanghaï, le cœur économique et financier du pays, que des usines se sont arrêtées. Ces zones-là constituent à elles deux le premier fournisseur de matériel électronique de la planète, avec la fabrication de téléphones Apple, Samsung ou Xiaomi, de pièces détachées pour les voitures, de téléviseurs, qui sont expédiés dans le monde entier.
Les transports sont également perturbés, avec le port de Shanghaï, le plus grand du monde, qui vit en circuit fermé, avec interdiction de quitter et d’entrer dans la zone. La noria de milliers de camions quotidiens a donc toutes les peines du monde à charger les containers sur les bateaux à destination des États-Unis et de l’Europe, car les chauffeurs sont systématiquement testés. D'autant plus que de nombreux Shanghaïens ont fui la ville avant la mise en place des restrictions, ce qui complique encore le fonctionnement des entreprises.
Certaines usines sont parvenues à rester ouvertes, au prix de ce que les Chinois appellent "la bulle" : interdiction aux salariés de quitter leur site industriel, ce qui impose d’y vivre jour et nuit, le temps du confinement. Les plus organisées ont aménagé des dortoirs dans les usines et stocké les matières premières de façon à pouvoir continuer à produire. Certaines ont carrément planté des tentes. Pour d’autres enfin, quelques cartons disposés à même le sol des ateliers tiennent lieu de chambre à coucher. Ces installations de fortune ont fait l’objet d’innombrables photos et commentaires posés sur les réseaux sociaux chinois.
Lundi 18 avril a été publiée la croissance du 1er trimestre 2022 : elle approche encore 5% en rythme annuel. Pour nous, c'est beaucoup, mais pour la Chine ce n'est pas terrible. Ce qui est problématique, c'est que la tendance est négative. En mars, la consommation a par exemple chuté de 3,5% d’une année sur l’autre.
Et la crise de l’immobilier, un secteur qui compte pour près du tiers de l’activité économique, s’étend, à cause de l’incroyable accumulation de dettes qui pèse sur les promoteurs et les banques qui les ont financés. La Chine est en train de retrouver la pesanteur, la longue période de croissance exceptionnelle que le pays a connue est terminée. Et ça nous concerne tous.
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