Le fabricant de bolides italiens a fait la course en tête en 2022. Avec une hausse phénoménale de 19% de son chiffre d’affaires qui s'élève à un peu plus de 5 milliards d’euros, Ferrari bat un record de ventes avec 13 200 voitures écoulées l’an passé. Un bond de 18%, dont une petite moitié en Europe, le reste des voitures ayant été partagées entre l’Amérique et la Chine. Avant tout, 2022 leur aura permis de réaliser record de marge : 34%, ce qui en fait l’un des constructeurs les plus rentables au monde, bien davantage que Tesla.
La demande de Ferrari est tellement supérieure à l’offre que le constructeur a tout simplement arrêté de prendre les commandes, en particulier pour son futur modèle SUV, le Purosangue. Le pur-sang, 400 000 euros l’unité au tarif de base, 725 chevaux, 3,3 secondes pour atteindre 100 km h, et 10 secondes pour être à 200 km heure, malgré un poids de deux tonnes.
Pourquoi limiter leur production face à ce développement fulgurant ? Ils continuent de produire, mais à un rythme maîtrisé, en organisant la rareté, de façon à préserver l’incroyable puissance de la marque, une icône du luxe, de la vitesse, de l’élégance. En somme, une stratégie d’artisan – l’entreprise fabrique elle-même quasiment toutes les pièces de ses véhicules, dans son usine de Maranello, avec ses 4.500 salariés, entre Bologne et Parme, dans la région la plus riche d’Italie.
Au contraire de Porsche, qui a misé sur les volumes, la rareté de Ferrari permet d’ailleurs de faire croître les prix de l’occasion, parfois plus élevés que le neuf, ce qui fait de leurs voitures de luxe non seulement un caprice de riche, mais aussi un bon investissement pour préserver son capital, surtout en période d’inflation. La bourse a d’ailleurs salué la réussite.
L’action a pris plus de 7% hier. Pour vous donner une idée, Ferrari et ses 11.000 voitures vendues dans l'année valent 47 milliards d’euros en bourse, c’est autant que Stellantis, qui lui a vendu six millions de véhicules, avec ses 14 marques. Ferrari a quasiment le même niveau de valorisation boursière que l’américain Tesla.
Le plus gros actionnaire est une holding familiale italienne, celle des Agnelli, ex-propriétaires de Fiat. Fiat avait en effet acquis 50% de la marque au cheval cabré en 1969, et 40% supplémentaire à la fin des années 1980. Aujourd’hui, la famille Agnelli en possède plus de 30%, l’héritier Ferrari détenant encore 10%. John Elkann, un Agnelli est le président du conseil ainsi que l’un des propriétaires de Stellantis, aux côtés de la famille Peugeot.
Ce n’est pas la crise pour tout le monde, car les voitures de luxe connaissent une réelle envolée dans cette année de crise. Les super riches ne souffrent pas, complètement déconnectés des problèmes qui frappent les classes moyennes, l’érosion du pouvoir d’achat en particulier. Du coup, l’automobile de luxe, tout comme l’immobilier de luxe, tout comme les vêtements ou la maroquinerie de très haut de gamme restent donc en forme turbo.
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