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Le déficit du commerce agricole français est toujours plus inquiétant.
Crédit : Philippe HUGUEN / AFP
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Il est temps de se réveiller pour sauver le secteur agricole français. Pour la première fois depuis des décennies, la France pourrait être en déficit dans son commerce agricole en 2025.
D’après les données d’Agreste et des douanes, révélées jeudi par le journal L'Opinion, l’excédent sur ces sept premiers mois est quasiment inexistant : 0,3 milliard d’euros, en chute de 90% par rapport aux années précédentes. Si la tendance continue, on est dans le rouge sur le solde annuel, c'est sûr.
Il y a encore 30 ans, la France dégageait le deuxième excédent agricole mondial derrière les États-Unis, sans même compter les vins et spiritueux, qui sont largement positifs de leur côté.
Il y a trois raisons pour expliquer cette chute : les tarifs douaniers et les tensions géopolitiques, le niveau de l'euro, qui s'est quand même apprécié de 15%, et une forte perte de compétitivité dans la plupart des secteurs agricoles.
Les tensions géopolitiques peuvent jouer sur les ventes. Par exemple, le marché algérien, très important pour notre blé, est fermé intégralement, à cause de la brouille entre l'Algérie et la France. Cela cause une concurrence à prix cassé provenant de la Russie, qui cherche à financer sa guerre et à contourner les sanctions. Tout cela a fait s'effondrer les ventes françaises de céréales.
Il y a, surtout, la montée du protectionnisme. La Chine, qui était l'un des gros clients de la France pour les laitages, a par exemple déclenché les enquêtes antidumping. Pour les fromages, les États-Unis taxent maintenant à 15% des produits grand public. Les taxes jouent aussi sur les ventes de cognac car l'Amérique taxe à 15% l'alcool français, et la Chine, après avoir taxé lourdement, impose maintenant des hausses de prix. En Charente, la région productrice du cognac, c'est le marasme total.
La perte de compétitivité française est visible sur les laitages. On en est réduit à importer… du beurre ! 500 millions d'euros de déficit sur le seul premier semestre 2025, c'est consternant. Le coût de l'énergie est plus élevé qu'ailleurs, les difficultés croissantes à trouver de la main-d'œuvre pénalisent toute notre agriculture.
Sans compter l'incroyable empilage de règles et de contraintes, en particulier environnementales, qui renchérit les coûts. Certaines sont nécessaires, mais le paradoxe, c'est qu'on les impose à nos producteurs, bien souvent d'ailleurs parce qu'on les surtranspose alors qu’elles viennent d'Europe, ça fait monter les prix de notre production et les Français se fournissent ailleurs : avec du poulet bas de gamme venu d'Ukraine ou des fruits et légumes venus massivement du Maroc et d'Europe du Sud.
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