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"Si c'est un choix politique, ça pourrait poser un petit problème" : sur RTL, Daniel Vaillant questionne la fin des avantages des anciens ministres

Dès le 1er janvier 2026, les anciens ministres n'auront plus accès à certains de leurs avantages (chauffeurs, protections policières). Une décision prise par Sébastien Lecornu alors que la France cherche à faire des économies.

Daniel Vaillant, ancien ministre de l'Intérieur, en 2015

Crédit : KENZO TRIBOUILLARD / AFP

"C'est un changement de vie" : la fin des avantages pour les anciens Premiers ministres et ministres de l'Intérieur

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Thomas Prouteau - édité par Justine Audollent

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Un engagement tenu. Le Premier ministre Sébastien Lecornu avait annoncé en septembre la fin des privilèges à vie pour les anciens chefs de gouvernement et ministres de l'Intérieur alors que la France cherche à faire des économies. À partir du 1er janvier, les avantages qu'une vingtaine d'anciens ministres continuaient à bénéficier seront supprimés.

Daniel Vaillant, ministre de l'Intérieur de Lionel Jospin (2000-2002), ne cache pas une certaine amertume. "Je ne veux pas polémiquer avec ça. Je n'ai jamais été pour les privilèges. Je suis socialiste, je le reste. Et j'ai toujours dit, si c'est pour tout le monde pareil, je n'ai rien à dire. Si c'est un choix politique, là, ça pourrait poser un petit problème", explique-t-il sur RTL. 

Âgé de 76 ans, l'ancien ministre n'a pas conduit depuis 25 ans. S'il n'est "pas hyper vieux", il n'est pas non plus "en bonne santé" et ses proches lui ont demandé de ne pas reconduire. "Comment je fais alors ?", s'interroge-t-il. "C'est un changement de vie. Je doute un peu de la manière dont tout ça est fait", conclut-il. 

Une trentaine d'agents libérés

Les anciens ministres concernés par la disparition de leurs privilèges à vie (chauffeurs, officiers de protection) sont de tous bords politiques. Ils ont été informés par écrit il y a quelques jours par Sébastien Lecornu en personne. C'est le cas par exemple de Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre sous Jacques Chirac, de François Fillon, qui est officiait auprès de Nicolas Sarkozy, ou encore de Jean-Marc Ayrault auprès de François Hollande. Côté ministres de l'Intérieur, Laurent Nuñez a fait également prévenir ses anciens homologues, de Daniel Vaillant à Christophe Castaner.

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Selon les informations de RTL, une trentaine d'agents du service de la protection (SLPD) vont être ainsi libérés. La protection des anciens Premiers ministres est désormais limitée à une durée de trois ans et celle des anciens ministres de l’Intérieur à deux ans, précise le ministère de l'Intérieur. Il s'agissait d'une demande ancienne des syndicats de police qui exigeaient que les officiers de sécurité se concentrent sur leurs missions essentielles, encore plus désormais que la menace du narcotrafic exige des mises sous protection supplémentaires.

Quand vous avez une ancienne personnalité politique, mais qui ne fait plus de politique depuis des années, on ne peut que s'interroger sur la pertinence de maintenir des effectifs à leur sécurité.

Julien Adubeiro, secrétaire régional du syndicat UN1TÉ police en charge des services centraux

Julien Adubeiro, secrétaire régional du syndicat UN1TÉ police en charge des services centraux, a ainsi tenu à "féliciter" Sébastien Lecornu pour son "courage de mettre un terme à tout ça". "Quand vous avez une ancienne personnalité politique, mais qui ne fait plus de politique depuis des années, on ne peut que s'interroger sur la pertinence de maintenir des effectifs à leur sécurité", juge-t-il au micro de RTL.

Cette suppression des avantages va "surtout permettre de pouvoir remettre ces effectifs sur des missions qui seront plus essentielles et plus importantes. On a besoin d'effectifs et on est déjà en sous-effectifs", souligne-t-il. "Même avec cette première mesure qui va dans le bon sens, on sera encore vigilants dans le sens où on va bien voir si certains ne prennent pas leur téléphone pour dire 'Ah non moi, il faut que ma mission continue pour X ou Y raisons' alors que les autres politiques ont accepté de mettre fin à cela", conclut-il.

Il y aura tout de même des exceptions à cette mesure. C'est le cas notamment de Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur en 2015 lorsque la France a été touchée de plein fouet par les attentats et qui a coordonné la lutte contre le terrorisme. Selon les informations de RTL, l'ancien Premier ministre Manuel Valls a aussi insisté pour garder ses avantages car traitant souvent de sujets sensibles comme la laïcité. La menace évoluant sans cesse, une protection policière peut être rétablie à tout moment. 

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