Arnaud Rousseau : pourquoi le parcours du président de la FNSEA aurait pu s'arrêter en 2010 après une chute dans un silo ?

Vendredi 26 septembre, les agriculteurs vont se rappeler au bon souvenir de Sébastien Lecornu avec une journée d’action dans les rues. Au centre de ce mouvement, l’homme qui parle au nom du monde agricole, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau.

Cet homme de 51 ans, vous l'entendez souvent dans les médias. Un physique massif, cheveux ras, il est à la tête du premier syndicat agricole : la FNSEA. Lui-même, avec son épouse, est à la tête d'une exploitation céréalière de 700 hectares en Seine-et-Marne, à Trocy-en-Multien, une commune de 230 habitants dont il est également le maire.

C'est dans cette commune que, depuis 6 générations, les Rousseau cultivent la terre. Après une école de commerce, ce père de trois enfants a naturellement repris l'exploitation familiale, en 2002, avec, très vite, un engagement syndical au niveau départemental, puis régional.

Un grave accident

Un parcours qui aurait pu s'arrêter net en 2010. Comme il l'explique dans le podcast Déclic, cette année-là, il est victime d'un très grave accident en tombant dans un silo. "J'ai fait une chute de quasiment 9 mètres, le genre d'accident dont normalement on ne réchappe pas. Je me suis fracturé les deux jambes, je suis resté alité un certain temps. Mais en tous cas, ce que ça m'a appris, c'est que tout peut basculer en une demi-seconde", avait-il confié.

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Après des mois de rééducation, il prend du temps pour lui et part seul sur les chemins de Compostelle pendant près de 2 mois. Une parenthèse vite refermée, il adore la randonnée mais son emploi du temps est très chargé. Depuis 8 ans, Arnaud Rousseau est également président du conseil d'administration d'Avril, un géant de l'agro-industriel spécialisé dans les huiles de table, l'alimentation animale, mais aussi les biocarburants.

De fortes critiques dans le milieu agricole

Et ce poste lui vaut de nombreuses critiques dans le milieu agricole, surtout de la part de la Coordination rurale et la Confédération paysanne qui ne retiennent pas leurs coups : elles voient en Arnaud Rousseau un businessman, un paysan en col blanc, à la fois juge et parti. Lui, qui a l'oreille des politiques, pense-t-il d'abord aux petits éleveurs qui n'arrivent pas à se verser un salaire ou aux intérêts du groupe Avril ? Arnaud Rousseau assume un pied dans l'industrie, l'autre dans les champs, c'est un atout.

"Si je m'inquiétais à chaque fois qu'on écrit un truc ou une bouse sur moi, ça fait longtemps que je ne me lèverai plus. Mais moi, j'assume mon engagement. Nous assumons nos engagements chez Avril. Et les réflexions qu'on se pose dans nos projets stratégiques, c'est où est-ce qu'est la ferme France dans 5 ans ou dans 10 ans ? Ça, c'est une sacrée réflexion", a-t-il répondu à ses détracteurs.

À ceux qui l'accusent de retourner sa veste, Arnaud Rousseau confirme qu'il troque bien sa tenue de travail pour un costume cravate, surtout quand il est reçu à l'Élysée ou à Matignon. "Simple question d'éducation", dit-il.