En partant de la composition de l'Assemblée, il est possible d'entrevoir la politique économique du futur gouvernement. Si on retire les deux extrêmes, LFI et RN, comme le souhaite Emmanuel Macron, il reste 379 députés à convaincre de ne pas voter la censure. Ente le PS, EELV, la droite, le centre, le problème est de trouver une majorité là-dedans et ça n'est pas compatible avec la politique actuelle.
Les principaux points de blocages se trouvent à gauche, parce que la droite est moins mécontente. Évidemment, la conduite des affaires par Macron s'approche de ce qu'elle préconise en étant pro-entreprise. Tout l'enjeu, c'est de trouver des mesures qui permettent d'embarquer la gauche sociale-démocrate sans braquer la droite. En gros, c'est mettre à table François Hollande et Laurent Wauquiez, même s'ils se tournent le dos.
La fiscalité sera un sujet clé. Pour la gauche, la fiscalité Macron, c'est le sapin de Noël pour les riches. Et c'est ce qu'il va probablement falloir corriger. Ça peut se faire de deux façons. Rétablir une forme d'ISF, peut-être en le renommant "impôt climatique" pour contenter aussi les écolos ?
L'ISF, c'est le totem des anti-Macrons. Souvenez-vous que son rétablissement, c'était déjà une revendication des gilets jaunes. Son retour partiel serait un signe attestant de l'ampleur des compromis faits par le président. Un autre levier, c'est ce qu'on appelle la flat tax, la taxation des dividendes pour les actionnaires. Aujourd'hui, elle est à 30 % et ça pourrait être augmenté. Par ailleurs, il y a l'impôt sur les superprofits des entreprises qu'une partie de la droite ne récuserait pas.
Par ailleurs, le président serait prêt à avancer dans ce sens. Au moment de sa conférence de presse du 12 juin dernier, entre les deux défaites, européennes et législatives, il a ouvert la porte à des augmentations d'impôts ciblées.
L'autre chiffon rouge pour la gauche, c'est ce qu'elle appelle les "cadeaux aux entreprises". C'est, par exemple, le crédit d'impôt recherche qui coûte 7 milliards. C'est une sorte de dégrèvement consenti aux entreprises qui investissent dans la recherche. Une formule de compromis pourrait être de durcir les conditions d'attribution de ces dispositifs, voire de les assortir d'une obligation de création d'emplois.
L'une des questions centrales, c'est bien évidemment la réforme des retraites. La retirer, comme le voudrait une partie de la gauche, c'est s'aliéner les votes de la droite, et puis la laisser telle qu'elle, c'est provoquer la gauche. Là encore, il y a une voie de passage avec une nouvelle extension du régime carrière longue qui permet de partir avant l'âge légal de 64 ans.
Aujourd'hui, près de 4 salariés sur 10 en bénéficient déjà, c'est considérable. Cette proposition pourra advenir si un accord transpartisan est trouvé. Tout ça constituerait le prix, élevé, du compromis rendu nécessaire par cette dissolution… aventureuse.
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