2 min de lecture
François Bayrou le mercredi 26 février 2025 à Matignon.
Crédit : Ludovic MARIN / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Économie »
Heureusement que les partenaires sociaux étaient censés avoir une feuille blanche. C'est vraiment détestable. C'est ce qui se fait de plus cynique en politique. On sait maintenant que François Bayrou n'a jamais cru au conclave et qu'il a lancé ce leurre pour éviter une censure des députés socialistes et faire passer son budget. C'est de la petite politique comme il existe de la p'tite bière.
La période a changé. Il faut maintenant financer un effort de guerre. C'est aussi ce que dit Édouard Philippe. Non mais attendez... On mélange des chars et des carottes. Avec la réforme des retraites, on parle de démographie, de préservation de notre modèle social pour les années qui viennent... on réfléchit sur plusieurs décennies. Quel rapport avec le financement du programme militaire ? On va prendre l'argent des pensions pour payer la fabrication des canons César ? Dans ce cas, si on a des dépenses imprévues sur les JO d'hiver de 2030, on supprime les pensions de reversion ? Et pour financer le programme nucléaire ambitieux, on fait travailler les gens jusqu'à 70 ans ? À quel moment les retraites financent-elles les canons ?
Que la situation budgétaire de la France soit catastrophique, on est tous d'accord. Que le déficit des retraites soit à 6,5 milliards cette année et à 15 milliards en 2035 comme le dit la Cour des Comptes, c'est indéniable. Mais le programme militaire doit se financer à l'échelle européenne. C'est d'ailleurs en discussion. Comme pour le Covid en son temps. Le débat sur les retraites doit se poursuivre indépendamment du programme militaire.
J'ai discuté avec la plupart des leaders syndicaux, y compris patronaux au début du conclave. La plupart avaient envie de montrer que les corps intermédiaires étaient les plus compétents pour trouver une solution. Certains avaient envie de prendre une revanche sur les années Macron en cherchant un consensus intelligent. L'ancien patron de la CPME, François Asselin, avait dit sur notre antenne qu'il serait fier si les partenaires sociaux pouvaient trouver une solution pérenne et juste pour préserver nos retraites.
Beaucoup étaient même prêts à discuter d'un système de retraite par capitalisation en parallèle. On tue le dialogue social. On ruine l'intelligence pour des calculs politicards. Laissons les partenaires jouer sur les différents paramètres et si à la fin, on s'aperçoit qu'on ne peut pas revenir à 62 ans et bien ce sera une décision collégiale et indiscutable. En enterrant les 62 ans, François Bayrou donne raison à tous ceux qui veulent que le conclave échoue.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte