L’année 2023 devait être mauvaise, avec un pouvoir d’achat en baisse. Et voilà que les intentions de départ en vacances des Français sont au plus haut, que le livret A aligne les records et que les créations d’emplois se maintiennent. À suivre les chiffres de la conjoncture, c’est vrai que l'économie ne va pas si mal. Vendredi, c’est un indicateur d’activité économique de toute la zone euro qui était publié, signalant un plus haut depuis 11 mois. Comme si la hausse des taux d’intérêt et l’inflation n’avaient pas d’effet sur l’économie.
Bien que, cette inflation ampute le pouvoir d'achat des consommateurs, le choc est toutefois atténué par deux airbags. Le premier est l’énorme réserve d’épargne que nous avons accumulée en 2020-2021, plus de cent milliards d’euros, lorsque les revenus ont été peu ou prou maintenus alors que les possibilités de dépenses étaient bien moindres, à cause des restrictions sanitaires.
Les ménages modestes n’ont pas pu conserver cette épargne, ils
l’ont dépensée depuis, mais les autres, classe moyenne et aisée, en ont gardé
une partie. C’est elle qui alimente aujourd’hui les projets de voyage ou de
travaux de rénovation du logement. Voire, lorsqu’elle n’a pas trouvé d’emploi,
le livret A, désormais rémunéré à 3%, plus intéressant que le simple compte en
banque non rémunéré.
Les ménages modestes profitent eux du second coussin, les aides du gouvernement, chèques
inflation et bouclier tarifaire sur l’énergie. Mais souvent, ces aides
gouvernementales ne suffisent pas à maintenir leur niveau de vie.
En fait, il y a deux France, l’une compense l’inflation avec une surépargne encore importante,
ce qui lui permet de continuer à acheter. Elle entraîne le pays, c’est ce qui
explique les relativement bons chiffres d’aujourd’hui. L’autre subit une perte
sèche de pouvoir d’achat et réduit sa consommation.
Voilà déjà plusieurs mois que la banque centrale européenne remonte les
taux d’intérêt, ce qui va renchérir le coût des crédits dans toute la zone
euro. Petit à petit, cela va freiner aussi la France qui continue à consommer,
et nous devrions avoir une fin d’année moins tonique que les mois derniers. On
voit déjà des signes de ralentissement.
La baisse de la demande chez les constructeurs
auto, justement très dépendante du coût du crédit, puisque la plupart des
achats se font avec des financements bancaires. La semaine dernière, nous
parlions ici même des réductions de prix que Tesla a décidées pour réveiller
l’intérêt des acheteurs. Tous les biens de consommation durables, les
appareils ménagers notamment, subissent une certaine désaffection.
On voit
d’ailleurs, dans toute la zone euro, que le secteur industriel se retourne à la
baisse. C’est souvent un signe avant-coureur de ralentissement. Enfin, le marché immobilier, lui aussi très lié au niveau des taux d’intérêt, car les
acquisitions de logements se font largement à crédit, se retourne lui aussi, en
France, en Allemagne, en Espagne. En résumé, même si nous sommes en avril,
c’est déjà le début de l’automne pour cycle de l’activité économique en
Europe.
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