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Crédit : BRANDON BELL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP
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Cela va en effet à l’encontre de notre perception, de notre intuition, parce que le litre de super a connu une forte hausse depuis dix-huit mois. Et pourtant c’est vrai, le carburant coûte moins cher que dans les années 1970. Selon l'INSEE, en 1974, le litre de Super valait 1,69 franc soit 25 centimes d’euros mais les salaires n’étaient évidemment pas les mêmes qu’aujourd’hui.
À cette époque avec une heure de Smic, soit un peu plus de 5 francs, on pouvait acheter 3,6 litres d’essence. Aujourd’hui, avec une heure de smic, un peu plus de 9 euros, on peut acheter 4,5 litres d’essence. Par rapport à il y a un demi-siècle, mesuré en heure de travail payé au Smic, le prix du litre d’essence a donc baissé de 20%.
Au prix du kilomètre parcouru, la baisse est encore plus forte, parce qu’en cinquante ans, la consommation moyenne des voitures françaises en essence a chuté d’un tiers. Au total, si on additionne la baisse réelle du prix de l’essence et la productivité croissante des voitures, on peut donc se payer au moins deux fois plus de kilomètres qu’en 1974, avec la même heure de Smic.
Ce sentiment de hausse s'explique d’abord parce que ces derniers temps les prix ont augmenté d'environ 20% mais c'est surtout parce que l'on utilise beaucoup plus sa voiture aujourd'hui que dans les années 1970. À l’époque, le trajet domicile travail était d'environ 3 kilomètres. Aujourd’hui, il a été multiplié par dix. Les supermarchés se sont eux aussi éloignés des centres-villes alors qu’à l’époque les commerces étaient accessibles à pied. C’est pareil pour l’hôpital, La Poste, etc. Notre rayon d’action s’est incroyablement élargi ce qui engendre des coûts supplémentaires.
La constitution progressive des treize mégalopoles françaises a eu pour conséquence l’augmentation considérable de la mobilité. Tout le monde veut habiter en ville, parce que l’activité économique s’y est de plus en plus concentrée, au fil des décennies, avec la disparition de l’industrie au profit des services. Du coup, les banlieues se sont constituées et les trajets se sont allongés. Et ça compense largement la baisse du prix de l’essence sur la période.
Ce sont surtout les ménages modestes qui ressentent cette hausse, ceux qui généralement habitent le plus loin des centres-villes, et qui donc font le plus de kilomètres. Les habitants des centres-villes sont beaucoup moins nombreux que les classes modestes à posséder une voiture. Depuis cinquante ans, il s’est produit une transformation profonde : ce sont les ménages modestes qui font le plus de kilomètres, alors que les classes aisées, vivant dans les centres-villes, ne bougent que le week-end, pour leurs loisirs. À deux euros le litre, ça ne fait pas du tout le même effet selon qu'on le paye pour aller travailler ou pour partir en week-end à Deauville.
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