Après une année 2022 historique, les dividendes versés par les grandes entreprises à leurs actionnaires atteignent un nouveau record. Au second trimestre 2023, ces dividendes se sont élevés à 520 milliards d’euros, au plan mondial, selon le cabinet Janus Henderson qui en tient la comptabilité.
Cela représente 5% de plus que l’année précédente, qui avait déjà affiché un montant record. Ces dividendes, c’est bien sûr la part des bénéfices versée aux propriétaires des entreprises, leurs actionnaires. Si cette tendance est présente dans tous les pays, elle est plus marquée en Europe, avec une augmentation de 10% par rapport à 2022. Plus encore en France, avec une croissance de 13,3%.
Ce particularisme s’explique de deux façons : certaines entreprises européennes versent leur dividende annuel en juin, ce n’est pas le cas ailleurs, et ça gonfle évidemment la part de l’Europe au second trimestre. Pour la France, le secteur du luxe, très profitable l’année dernière, représente une part très importante des sociétés cotées.
Les entreprises ont plus augmenté leurs actionnaires que leurs salariés. Mais il s'agit des entreprises cotées en bourse, et non des PME où les actionnaires ont eu des fortunes beaucoup plus disparates. Pour les grandes, la profitabilité a été excellente. Les revenus actionnaires n’ont pas subi l’inflation, mais semblent en avoir profité, contrairement aux salariés.
Le choc inflationniste actuel a produit des effets contraires à ceux attendus, en privilégiant le capital et en pénalisant le travail. En 2022, les salaires n’ont pas augmenté autant que la hausse des prix, en moyenne.
Lors du dernier choc inflationniste, dans les années 1970, quand le prix du pétrole s’est envolé ainsi que ceux de tous les produits, les salariés étaient protégés par l’augmentation automatique de leur rémunération. C’était la loi, à l’époque, alors que les profits et les actionnaires avaient trinqué.
Cette fois-ci, il s'est passé ce que les Américains appellent la greedflation : l’inflation créée par la cupidité, le désir de faire des profits, "greed" en anglais. Les grandes entreprises de l’alimentaire, de sodas, du luxe, du soin et de l’hygiène, de l’automobile, ont profité de la vague d’inflation pour passer des hausses de prix qui allaient au-delà de la hausse de leurs coûts. La demande des consommateurs était là, forte, grâce à l’épargne accumulée pendant le covid.
Dans le même temps, elles ont réussi à tenir les salaires, parce que les travailleurs, déshabitués par vingt ans sans inflation, et non protégés puisque l’indexation a disparu, ont mis un moment à comprendre. Selon la BCE, la croissance des profits joue un rôle important, bien davantage que les salaires, dans l’inflation subie par les ménages.
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