ÉDITO - Arrêts maladie : "Les conséquences économiques sont considérables", selon Lenglet

En France, les arrêts maladie ont augmenté de 8,5% au premier semestre, représentant un coût de 17 milliards d'euros. Cette situation a conduit à l'instauration de jours de carence pour les fonctionnaires. Cependant, la France n'est pas un cas isolé. Toute l'Europe est touchée par une épidémie d'arrêts de travail qui affecte gravement la productivité, un phénomène accentué après la pandémie de Covid-19.

La Norvège est particulièrement touchée, avec plus de 25 jours d'arrêt par an et par salarié, selon l'OCDE. Elle est suivie par la Finlande et le Portugal. En Norvège, le système d'indemnisation, jugé trop généreux, est critiqué : il offre un an de salaire complet, puis les deux tiers par la suite. L'Allemagne connaît également une forte augmentation, avec près de 20 jours d'arrêt par an et par salarié, un record. Par exemple, Mercedes-Benz affiche des taux d'absentéisme deux fois supérieurs en Allemagne par rapport à ses autres sites mondiaux.

Les conséquences économiques des arrêts maladie sont-elles lourdes ?

Oui, elles sont considérables. L'Allemagne perdrait 200 milliards d'euros de production par an à cause des arrêts maladie. Si les Allemands avaient travaillé normalement en 2023, certains économistes estiment que le pays serait passé d'une récession de -0,3% à une croissance de +0,5%.

Au Royaume-Uni, 800.000 personnes supplémentaires en âge de travailler sont inactives par rapport à 2020, ce qui exerce une pression sur les capacités économiques et les finances du système social.

Pourquoi observe-t-on une telle progression des arrêts maladie ?

À écouter aussi

RTL Midi

SÉCURITÉ SOCIALE - L'Assurance maladie présente 60 propositions pour faire 4 milliards d'économies

25/06/2025 à 14:45 - 02m42s

Le vieillissement de la population est un facteur objectif. Mais d'autres éléments entrent en jeu. Selon une perspective libérale, des systèmes sociaux trop généreux encourageraient la paresse. Tesla, par exemple, a réagi face à l'absentéisme de son usine de Berlin en instaurant des contrôles à domicile. Il y a aussi davantage d'attention portée aux maladies psychiques – l'épidémie des burn-out tient probablement au fait qu'avant, on ne les déclarait pas. Enfin, la relation au travail a évolué.

Qu'est-ce qui a changé exactement ?

Recruter est devenu plus difficile, et former un salarié pour qu'il atteigne sa pleine efficacité prend plus de temps. Les employés en poste tombent plus souvent malades. Fait surprenant, après six mois d'arrêt, un individu a désormais plus de chances de ne jamais retravailler que de reprendre son emploi.