ÉDITO - Réouverture de Notre-Dame : "Quand on veut, on peut", dit François Lenglet

En ce moment, il y a de quoi être sombre, au vu des événements politiques des derniers jours. Mais au milieu de ce marasme, il y a non pas une lueur d'espoir, mais une éclaircie. Cette reconstruction qui s'achève, alors que la cathédrale s'apprête à rouvrir ses portes aux fidèles et aux visiteurs.

C'est important que Notre-Dame de Paris soit prête dans les temps et conforme aux engagements pris. Emmanuel Macron s'en est d'ailleurs prévalu, jeudi soir lors de son discours, dans un océan de promesses de toute nature faites par la politique qui n'ont pas été honorées. Cela donne le sentiment trop rare que quand on veut, on peut.

La reconstruction de Notre-Dame est une image d'unité de la nation autour de son trésor. Cette unité qui s'est d'ailleurs manifestée dès le lendemain de l'incendie, avec ce déluge de dons venant de France et d'ailleurs, avec les grandes fortunes, les grandes entreprises, les innombrables particuliers, les croyants, les athées, les enfants, les retraités, 350.000 donateurs qui ont apporté 850 millions d'euros. 

C'est donc la collecte d'argent privé qui financera cette reconstruction, mais aussi d'ailleurs les prochaines tranches de travaux de rénovation en 2025. Je dis argent privé, il ne faut pas oublier que c'est toutefois soutenu en partie par la puissante réduction fiscale, c'est 66% dans certaines limites.

Quelles leçons peut-on tirer de ce chantier ?

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Il y a une leçon essentielle. Pour réussir un tel projet en France d'aujourd'hui, il faut des procédures d'exception, qui permettent d'échapper à l'Absurdistan réglementaire sur la protection du patrimoine, les marchés publics, les délais, pour aller vite. C'est ce qu'on a fait pour Notre-Dame. C'est ce qu'on a fait aussi pour les JO, l'autre réussite de 2024 qui a eu sa loi d'exception, sans laquelle, et ce sont les organisateurs qui le disent, on n'aurait jamais été prêt à temps. 

On échappe ainsi à l'invraisemblable calendrier administratif qui doit tout contrôler avant d'autoriser. C'est ce qu'on appelle le fast-track, la voie rapide comme sur les autoroutes. On devrait s'inspirer de cette méthode dans d'autres domaines, on l'a déjà fait d'ailleurs. Souvenez-vous, Nicolas Sarkozy, quand il a créé l'auto-entreprise, c'était une procédure rapide justement pour échapper au méandre administratif. Un grand succès 15 ans plus tard. 

C'est une leçon capitale pour réformer le pays. Plutôt que de tenter de modifier l'amoncellement de règlements d'obligations baroques qui pèsent sur le pays et ses citoyens, il faut tout simplement le contourner. Pour ne pas souffrir de la paralysie réglementaire française, notre drame, il faut suivre l'exemple de Notre-Dame.