ÉDITO - 1er mai : François Lenglet explique pourquoi il faut se préparer à l'arrivée des "robots travailleurs"
François Lenglet nous alerte sur l'essor des robots travailleurs. Avec une population robotique mondiale en pleine expansion, la Chine mène la danse, laissant l'Europe à la traîne.
Il faut se préparer à l'arrivée des robots travailleurs et pour eux, pas de jour férié. Peut-être le 1er mai ce sera leur fête parce que ce seront eux qui travailleront pour nous. Et on se souviendra avec nostalgie des manifestations du temps où c'était une fête humaine.
Alors, on n'en est pas là, mais la population de robots industriels dans le monde ne cesse de grossir. Elle doit approcher aujourd'hui les cinq millions d'individus. C'est plus de 10% par an. Ça représente la population active d'un pays comme le Portugal. Citibank prévoit qu'il y en aura en 2040, 650 millions sur la planète. Là, pour le coup, ça ne serait pas loin de la population active de la Chine.
C'est justement la Chine qui fait la course en tête aujourd'hui dans ce domaine. En 2023, elle a installé 270.000 robots. C'est la moitié des naissances, si je puis dire, dans le monde suivent le Japon et la Corée du Sud.
Des robots de plus en plus sophistiqués
Mais que sont-ils capables de faire ces robots ? C'est de plus en plus sophistiqué. Il y a quelques jours, la Chine a organisé à Pékin un semi-marathon pour robots où une vingtaine de prototypes différents ont concouru. Bon, la plupart se sont effondrés, d'autres ont commencé à fumer, mais quatre ont terminé la course de 21 kilomètres. Le gagnant en 2h40, c'est plus qu'un humain, mais enfin, performance remarquable.
En Géorgie, aux États-Unis, on teste des robots sentinelles pour surveiller les détenus. Ce sont des machines qui arpentent les couloirs et qui peuvent même détecter si un détenu est malade en mesurant à distance sa température. Chez Nio, c'est un constructeur automobile chinois, ce sont des robots qui effectuent les contrôles qualité sur les phares et sur les ceintures de sécurité. En fait, l'interaction entre robotique d'un côté et intelligence artificielle de l'autre ça va permettre des progrès significatifs.
Combien ça coûte ?
Aujourd'hui c'est très cher, c'est entre 30 et 100.000 euros parce qu'on est encore dans la phase post expérimentale mais les prix vont baisser. Certains experts disent même qu'il va arriver d'ici cinq ans ce qu'ils appellent le "moment iPhone", c'est-à-dire l'équivalent de ce qui s'est passé avec les smartphones où tout d'un coup c'est la diffusion massive grâce à la baisse des prix, y compris dans le grand public pour les tâches ménagères.
L'Europe distancée
Les Européens sont largement distancés. Une fois de plus, c'est une guerre entre l'Amérique et la Chine. Celle-ci ayant d'ailleurs une sérieuse avance sur les batteries et sur les systèmes de télédétection par laser, la vision des robots qu'on appelle le LIDAR.
En fait, la Chine est bonne sur ces deux technologies parce qu'elle a une avance sur les voitures électriques. Il faut dire que la Chine a une sérieuse incitation à faire des robots à cause du vieillissement accéléré de sa population. C'est donc peut-être sur la place Tiananmen à Pékin qu'on fêtera le premier 1er mai électronique.
