Au lendemain de la panne d'électricité massive qui a touché l'Espagne et le Portugal le 28 avril, le courant est revenu sur la quasi-totalité des zones touchées. En France, un évènement d'une telle ampleur pourrait-il se produire ?
La France a les mêmes fragilités que l'Espagne dans certaines de nos régions. Ça paraît étonnant parce qu'un blackout, ça semble venir d'un autre temps et c'est le cas : le dernier remonte au 19 décembre 1978, mais il a durablement marqué les esprits. Un blackout met l'économie à l'arrêt. En Espagne, il n'y avait pas de transport, il n'y avait pas d'avion, il n'y avait rien.
Mais pourquoi c'est arrivé sur la péninsule ibérique ? Précisément parce que c'est une péninsule. Et des blackouts se produisent très régulièrement en Corse par exemple. C'est encore arrivé l'été dernier où la moitié de l'île s'est retrouvée sans électricité. C'est un phénomène qui peut avoir lieu sur nos îles d'Outre-mer et aussi en Bretagne. On a moins de lignes hautes tensions qui alimentent un territoire lorsqu'il est en péninsule donc le réseau sature et saute en cas de problème imprévu.
La Bretagne est considérée comme une péninsule énergétique, elle est en bout de ligne du réseau. L'Italie d'ailleurs aussi est fragile à ce niveau-là. En fait, ce sont des territoires mal desservis et qui disjonctent au moindre problème. Et on s'y prépare d'ailleurs : avec le responsable du réseau RTE et le distributeur Enedis, on a 29 scénarios d'incidents possibles et la procédure en cas de crise.
Il y a même une cellule en cas de problème, on l'avait activée en sortie de Covid d'ailleurs, on avait risqué un blackout y compris sur le territoire. Cette cellule qui s'appelle la Fire, Force d'intervention rapide électricité avec 2.500 agents mobilisables en quelques minutes.
L'électricité est un numéro d'équilibriste et c'est un binôme : il faut réussir à équilibrer la production avec la consommation. C'est d'ailleurs le risque en Bretagne : plus de consommateurs que de centrales, auquel cas, on est obligé de faire des délestages, c'est-à-dire des coupures de courant ou de réduire la puissance de certains consommateurs pour éviter la panne.
L'autre équilibre est d'éviter de trop produire d'électricité par rapport à la consommation du moment, ce qui est peut-être l'une des clés de la panne massive qui a touché la péninsule ibérique.
En Espagne, il y a un gros parc d'énergies renouvelables, le soleil et le vent. Ce sont des énergies qu'on pilote moins facilement qu'une centrale. Hors l'électricité ne se stocke pratiquement pas, il faut la consommer tout de suite. Il est possible qu'on ait eu un pic de production solaire ou éolienne, trop d'électricité d'un coup injectée dans le réseau et ça disjoncte.
Ça signifie qu'on va devoir se poser désormais la question de la gestion de cette énergie propre, mais un peu plus complexe à piloter. Parce qu'on va produire de plus en plus d'électricité, c'est une évidence. C'est le pétrole du XXIe siècle, on l'a souvent dit. La bonne nouvelle, c'est qu'on en produit en France pour le coup et de l'énergie décarbonée.
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