Le chef de l'État s’est donc exprimé hier soir, et a notamment vanté son bilan économique. Il a donné plusieurs chiffres, nous allons les passer au détecteur de mensonge. Tout d'abord Emmanuel Macron a affirmé qu'un million sept cent mille emplois ont été créés en six ans. C’est exactement le bon chiffre, si l’on parle des emplois salariés marchands, c’est-à-dire ceux du secteur privé, et c’est en effet le meilleur indicateur du marché de l’emploi. Il y avait 19 millions 300 000 emplois en France à la mi 2017, nous sommes aujourd’hui tout juste au-dessus de 21 millions.
Mais ce n'est pas une performance inhabituelle, car la France déjà connu mieux. C’était entre 1995 et 2001, où nous
avions créé presque deux millions quatre cent mille emplois sur six ans
également. Mais, il faut le dire, c’était avec une croissance économique bien
plus forte qu’aujourd’hui. Cette fois-ci, c’est la première fois que la job
machine française marche à ce rythme avec une croissance qui n’est pas si
importante.
C’est donc un succès dont Emmanuel Macron a raison de se prévaloir. C’est d’ailleurs ce qui explique que le taux de chômage soit au plus bas depuis 15 ans. Maintenant, l’honnêteté oblige à constater que tous les pays du monde ou presque connaissent cette embellie, le chômage est au plus bas partout. On ne sait d’ailleurs pas très bien l’expliquer, la démographie déclinante joue certainement. Ce sont les non-qualifiés qui profitent le plus de l’amélioration, chez nous, leur taux de chômage est passé de 17% à 11%.
Autre affirmation du Président, nous recréons des emplois industriels. Factuellement, c’est juste. Mais c’est l’épaisseur du trait. À la mi
2017, la France comptait 2 millions 767 mille emplois dans l’industrie
manufacturière. Aujourd’hui, c’est deux millions 834. Ça fait 67 000 emplois de
plus, c’est une hausse de 2,4% sur six ans, il n’y a pas encore de quoi tirer
un feu d’artifice. Mais il est vrai que la tendance de long terme, la baisse, a
été stabilisée d’abord, puis légèrement inversée ensuite.
Enfin, la France serait la première destination européenne des investissements industriels étrangers. C’est vrai, depuis plusieurs années consécutives, alors que nous n’étions que troisième lors de la précédente présidence. Cela tient certainement à l’amélioration de la réputation business de la France, mais aussi, largement, à la chute du Royaume-Uni, naguère premier et aujourd’hui beaucoup moins attractif à cause du Brexit. Autre bémol, les deux tiers des projets recensés en 2021, dernière année connue, concernent des extensions de projets, moins créateurs d’emplois, selon le cabinet EY qui publie un baromètre. C’est l’inverse en Allemagne et au Royaume-Uni. Chez nous, 34 postes sont créés en moyenne par projet, c’est 68 outre-manche.
Tout ça dessine une situation qui n’est pas mauvaise
pour l’emploi. Le chef de l’État aurait pu
ajouter un autre indicateur qui rejoint les autres, il n’y a jamais eu autant
nos compatriotes en emploi, avec 68% des Français en âge de travailler qui sont
occupés. Il y a vingt ans, c’était 64% seulement. De quoi relativiser quelque
peu les refrains sur la presse des Français.
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