En ce jour de Fête du Travail, les droits des travailleurs de la nouvelle économie ne sont pas au beau fixe. Pendant deux jours, à Berlin, grosse réunion des représentants syndicaux d'Amazon du monde entier. Ils sont une cinquantaine à être venus d'Égypte, des États-Unis, du Brésil ou de France bien-sûr. Objectif : dresser un état des lieux et voir comment agir ensemble, pour faire face à la direction d'Amazon et l'intransigeance de son patron, Jeff Bezos, connu pour son don pour l'innovation mais aussi pour son peu d'empathie sociale.
Et les syndicats l'ont bien noté : quand des débrayages sont simultanés dans plusieurs pays, quand il y a confrontation, Amazon accepte alors la négociation. L'année dernière, une cinquantaine de grèves a ainsi été recensée sur les différents sites européens, concernant tout !
On peut dire que chez Amazon, on part de loin en terme de droit du travail. C'est surtout dénoncé aux États-Unis. Dernièrement encore, le New York Times évoquait la surveillance permanente des salariés, les fouilles au corps, la cadence épuisante...Dernier scandale en date révélé par des médias américains : la mise en place d'un système qui note automatiquement les employés pour leur productivité et qui leur envoie des avertissements, voire des lettres de licenciement.
En gros, vous êtes virés par un robot. Par exemple, en un peu plus d'un an, Amazon se serait séparé de plus de 300 employés d'un entrepôt de Baltimore pour défaut de productivité. Et pire encore, le dispositif calcule également le temps passé à ne pas travailler, à aller aux toilettes, fumer une cigarette, si votre journée de travail connaît trop d'interruptions, vous pouvez recevoir des avertissements.
Noter aussi cette vidéo interne dont Amazon a reconnu l'existence l'année dernière : un petit film destiné aux cadres