Les géants pétroliers sont rattrapés par la
crise économique. Un chiffre est tombé lundi 8 juin : 10.000 suppressions de
postes chez BP. Ça représente 15% des effectifs. Et ce n'est pas le seul groupe
pétrolier à annoncer des réductions.
Total réduit la voilure dans sa filiale de
caoutchouc, Hutchinson... Chevron supprime 6 à 7.000 postes. Il faut dire que
l'effondrement du marché pétrolier est sans précédent. Les cours ont été
divisés par 2 de 60 à 30 dollars en quelques semaines. On n'avait pas connu une
telle chute du baril depuis 20 ans.
Les cours sont en train de remonter
doucement avec le déconfinement et le retour de la demande mais on va rester
sur un marché en baisse de 40% sans doute cette année par rapport à 2019.
Les compagnies pétrolières sont un peu les
dinosaures du monde économique d'avant. La crise du coronavirus a été leur météorite.
Alors, elles ne vont pas forcément mourir mais elles se décarbonisent comme
on se désintoxique. Pour un groupe comme Total, c'est une révolution copernicienne. Le groupe vise la neutralité carbone d'ici 2050 alors qu'il est le premier émetteur de CO2 du CAC40.
Cette fois, le plan de réduction
d'effectifs de BP touche les cadres dirigeants, ça n'est pas si fréquent. Ça
aussi, c'est un effet du coronavirus. L'économie a continué de tourner pendant
le confinement grâce aux "petites mains" comme on les a appelées.
Partout, ces emplois de terrain ont démontré qu'ils étaient indispensables.
Au moment où les géants du pétrole doivent
se transformer et abandonner l'or noir pour les énergies renouvelables ou
l'électricité, les cadres dirigeants du monde du baril coûtent trop cher.
Les compagnies pétrolières ont-elles les
moyens de passer du brut à des énergies renouvelables ? Elles le font et elles
n'ont pas le choix. D'ailleurs, on ne parle plus de "Big Oil" (les
grosses pétrolières) mais de "Big Energy" (de gros acteurs de
l'énergie) car ces compagnies investissent lourdement dans l'électricité
notamment, y compris les éoliennes et le photovoltaïque. Elles ont encore des
milliards en réserve.
Mais, vous savez, la révolution de l'or noir est profonde car les suppressions d'emplois arrivent après une chute de
25% des investissements des grands pétroliers, après l'arrêt de beaucoup de
chantiers d'exploration en profondeur, après des plans d'économies massifs.
Les sous-traitants du pétrole vont être
lourdement impactés par la chute des investissements. Et des États comme
l'Arabie Saoudite, le Gabon ou la Norvège pour ne citer qu'eux vont aussi
devoir repenser leurs budgets de fonctionnement. Le "grenier à pétrole" (comme il
y avait le grenier à grains autrefois en Europe) est un monde fragile et
instable. Pas sûr que les États qui vivent de l'or noir aient la possibilité
d'être aussi agiles que les compagnies pétrolières.
Les enfants à la maison, le petit coup de moins bien au niveau du moral façon Bridget Jones... Tout ça a fait les affaires de la pâte à tartiner qui a gagné 1 million de nouveaux clients pendant le confinement. Ça sauve les chiffres de la maison-mère Ferrero dont les ventes baissent globalement à cause d'une chasse aux œufs de Pâques très médiocre lors du confinement.
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