La dette mondiale augmente à un rythme absolument sans précédent. En effet, la dette totale sur la planète a bondi de 15.000 milliards dollars durant la crise sanitaire, en quelques mois seulement, à cause des coûts de la crise économique. Elle atteint donc désormais 277.000 milliards de dollars, cela représente quasiment la valeur de quatre années d'activité économique sur la planète.
C'est, très exactement, 365% du PIB mondial. Même au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les engagements financiers n'avaient pas atteints un tel niveau, mesuré en proportion du PIB. Le FMI, qui publiait ces chiffres hier, parle du "tsunami de la dette". En quatre ans, de 2016 à 2020, la dette mondiale a progressé de 56.000 milliards de dollars, c'est dix fois plus que sur les quatre années précédentes. Alors, je sais bien, je vous parle de milliards tous les jours et plus personne ne sait ce que ça représente. Laissez-moi vous raconter une histoire.
Un ami m'a dit : "Tu n'oublieras jamais cette histoire". Il s'agit d'un homme qui hérite d'un milliard. Il se rend chez le notaire, et lui dit : "Excusez-moi, mais un million, je vois très bien ce que ça représente, mais alors un milliard...". Et l'autre lui répond, "c'est très simple. Si vous comptez un euro toutes les secondes, un euro, un euro, un euro, il vous faut 11 jours pour réunir un million. Pour un milliard, il vous faudra 31 ans".
Et bien mesuré à cette aune-là, si on avait voulu réunir les 15.000 milliards de l'augmentation de la dette en comptant un dollar toutes les secondes, il aurait fallu commencer il y a 465.000 ans, avant l'apparition d'homo sapiens, au moment où les premiers hominidés ont commencé à utiliser le feu. Tout ça pour financer les seuls six derniers mois de l'augmentation de la dette mondiale !
En valeur absolue, les pays les plus endettés sont bien sûr les plus développés. Les États-Unis, le Japon, l'Italie et la France figurent aux premiers rangs. Pour la Chine, c'est probablement du même ordre, mais on ne connaît pas les véritables chiffres. Mais les plus exposés, ce sont les pays pauvres et émergents, car leurs capacités de remboursement sont évidemment bien plus faibles que les nôtres.
Six pays ont déjà fait faillite cette année, la Zambie étant le dernier en date. Et la communauté internationale a déjà proposé de geler une partie des remboursements dus par 73 pays pauvres. Mais il va falloir faire bien davantage ; avec des remises de dettes, comme lors de chaque grave crise.
En France, à la fin 2020, la dette totale devrait compter pour près de 300% du PIB, quand on additionne État, entreprise et ménages. C'est l'État qui en représente la plus grosse partie, avec 120% du PIB. Il y a trois jours, Paris a d'ailleurs reçu un avertissement de la Commission de Bruxelles sur ses finances publiques.
Car, au beau milieu des dépenses d'urgence pour lutter contre la crise, le gouvernement a pris des décisions qui l'engagent durablement et qui ne sont pas financées, ni par des économies, ni par des impôts. L'augmentation des soignants, et la baisse des impôts de production, payés par les entreprises.
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