Emmanuel Macron a durci les restrictions et les mesures en vue de lutter contre l'épidémie du coronavirus. Mais il
y a bien, parmi les mesures annoncées ce jeudi 15 octobre, un soutien à la consommation.
Ce soutien vise les ménages à faibles revenus, et sera compris
entre 150 et 450 euros, selon la taille du foyer. Il devrait être versé aux
bénéficiaires du RSA, c'est à dire ceux qui sont sans travail et sans allocation-chômage, à ceux qui reçoivent l’allocation pour handicapés et aux
destinataires des allocations logement mais cela se complique. Il y a un flou là-dessus. Ils n'auraient probablement droit qu'à une fraction de l'aide.
Au total, un peu plus de quatre
millions de foyers, selon le Premier ministre, qui devraient recevoir cet argent
dans les six semaines. C’est une petite inflexion dans la politique de relance,
qui jusqu’ici était concentrée sur les entreprises et la modernisation des
infrastructures, et refusait le soutien à la consommation, en jugeant qu’il
n’était pas nécessaire.
Ce changement s'explique par des considérations sociales plus qu’économiques. Il s’agit
de donner un coup de pouce aux revenus des Français modestes ou très modestes,
qui ont subi la crise plus que les autres. Mais la mesure est soigneusement
calibrée, pour éviter deux écueils. Elle est d’abord ponctuelle, et le chef de
l’État s’en est justifié hier : si on augmentait durablement les minimas
sociaux pour répondre à la crise, a-t-il dit, on ne pourra jamais revenir en arrière, même après la normalisation de la situation économique. On prend donc le
risque de dissuader la reprise du travail, le revenu de l’allocation étant
proche de celui de l’emploi. C’est au moins la conviction du président, plutôt
une idée de la droite, qu’il a souvent répétée : la valeur travail.
L’aide est
par ailleurs ciblée, pour ne pas profiter aux Français qui n’en n’ont pas
besoin, la classe moyenne et supérieure, qui ont économisé des dizaines de milliards d’euros pendant le confinement. Ponctuel et ciblé, c’est aussi la
limite du dispositif retenu. Il ne faut pas compter là-dessus pour relancer la
machine, c’est trop faible.
Le problème c’est que le plan de relance
présenté il y a six semaines, n’aura pas d’effet avant 2021 au mieux, plutôt
2022. Car c’est un traitement de fond pour l’économie française, qui vise à la
moderniser. C’est long à mettre en oeuvre. D’autant qu’une partie du
financement dépend de l’Europe, qui continue à s’empailler sur les modalités
techniques. Ce plan était parfait pour accompagner une reprise progressive, il
est à redouter qu’il soit peu efficace pour sortir l’économie du marasme si
elle replonge à la suite du redémarrage de l’épidémie.
Les perspectives ont complètement changé. Il faut maintenant se préparer à une crise longue, avec une économie diminuée de façon persistante, qui nécessite un soutien public durable. Ce n’est plus du tout la même stratégie. Sauf à prendre le risque de se trouver, au printemps 2022, lors de l’élection présidentielle, avec un niveau de vie toujours inférieur à celui de 2019, trois ans auparavant... Ce serait sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Et pas très favorable au Président candidat à un second mandat. C'est le virus qui va donc prendre le contrôle de la stratégie économique française.
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