Présidentielle américaine : "Trump aborde l'élection avec un bilan pas si mauvais", dit Lenglet
ÉDITO - Si Donald Trump avait hérité d'un pays en bonne forme, laissé par son prédécesseur Barack Obama, il a encore amélioré l'emploi, en le portant à un niveau sans précédent.

À trois semaines de l'élection présidentielle américaine, l'économie du pays lutte contre la crise. Et elle ne lutte pas si mal. La récession en 2020, aux États-Unis, devrait être de 6 ou 7%, soit un chiffre moins mauvais qu'en France, où nous serons à moins 9% pour le PIB cette année. Et surtout, le pays a recréé 11 millions d'emplois, soit la moitié des 22 millions qu'il avait détruits au printemps dernier.
Cela veut dire que Donald Trump aborde l'élection avec un bilan qui n'est pas si mauvais. Il faut dire qu'il avait hérité d'un pays en bonne
forme, laissé par son prédécesseur Barack Obama. Mais il a encore amélioré l'emploi,
et en le portant à un niveau sans précédent. Tout s'est évidemment effondré au
début 2020, avec l'épidémie. Aujourd'hui, le taux de chômage est de 7,9%, un
chiffre élevé pour les États-Unis. Qui n'est pourtant pas un handicap pour une
réélection, car Ronald Reagan, dans les années 1980 et Barack Obama,
avaient connu un taux de chômage très proche juste avant leur réélection pour
un second mandat.
Un rebond rapide pour l'emploi
Il y a l'incroyable vitalité de l'économie américaine, qui est extrêmement réactive, à la baisse comme à la hausse. Les entreprises licencient dès qu'elles ont des difficultés, car les lois sociales le leur permettent. Et elles recrutent aussitôt qu'elles en ont besoin. Mais il y a eu aussi une injection massive d'argent de l'État pour stimuler l'économie, au point que des chèques ont été envoyés à tous les ménages gagnant moins de 90.000 euros par an, pour améliorer les revenus. Le déficit pour l'année en cours pourrait atteindre 3.000 milliards d'euros, soit plus que la totalité de la dette publique française. C'est la recette de Trump : on baisse les impôts, on augmente les dépenses, en creusant le déficit. Et ce n'est pas fini.
Un nouveau plan de relance est en discussion à Washington, d'au
moins 1.000 milliards d'euros. Il y a peu de chances que l'indispensable accord
entre démocrates et républicains soit trouvé avant l'élection présidentielle du
3 novembre. Mais après l'élection, quel que soit le vainqueur, il y aura un
nouveau round de dépenses publiques pour soutenir la croissance. Trump
distribuerait notamment un nouveau chèque de 1.200 dollars à chaque Américain.
Quant à Biden, le démocrate, il prévoit un grand plan de relance de
l'investissement public, notamment dans la transition énergétique, qui pourrait
atteindre 1.800 milliards d'euros. L'Oncle Sam va donc largement s'endetter dans
les années qui viennent.
- Suppression de l'ISF : de plus en plus de riches reviennent en France
- Covid-19 : les milliardaires n'ont jamais été aussi riches, malgré la crise
- La crise économique se traduit pour le moment par une "économie diminuée", selon Lenglet
- Covid-19 : le Fonds monétaire international conseille aux pays de s'endetter