Confinement : quelles conséquences pour le secteur automobile ?
Alors que l'usine PSA de Rennes vient d'annoncer la suppression de 500 postes d'intérimaires, le secteur automobile et toute sa chaîne d'entretien des véhicules sont durement touchés par le reconfinement.

C'est une conséquence directe du reconfinement décrété depuis une semaine. L'usine PSA de Rennes vient d'annoncer la suppression de 500 postes d'intérimaires, qui avaient été embauchés au mois d'août, face au redémarrage très fort des ventes de voitures, et notamment du 4x4 de ville, le C5 AirCross.
Le secteur automobile subit l'effet domino du confinement. La fermeture des concessions automobiles engendre une chute des ventes et cela impacte le fleuve jusqu'aux usines et encore plus loin jusqu'aux sous-traitants. Au-delà de l'intérim, cette tendance risque d'avoir des conséquences en terme d'emplois.
À l'heure actuelle, 400.000 personnes travaillent pour l'automobile en France et les professionnels estiment que 60.000 emplois sont menacés par la crise sanitaire, soit plus d'un poste sur sept. De plus, la production de voitures en France est en perte de vitesse depuis 10 ans et en 2020, les ventes de véhicules neufs vont chuter de 30% à cause de ce reconfinement.
Toute la chaîne d'entretien des voitures est touchée
Le ralentissement des ventes est déjà constaté dans le secteur automobile cette année. Les nouvelles immatriculations ont baissé de 10% en octobre à cause de la fin de l'aide à la conversion décidée lors du premier confinement, qui avait boosté les ventes jusqu'en septembre avait permis de vider les stocks.
L'autre phénomène visible en cette fin d'année est l'angoisse de ce reconfinement qui pèse sur le moral des ménages. Celle-ci impacte les garagistes, les carrossiers et toute la chaîne d'entretien des voitures, qui voient le marché de l'occasion se réduire. Ils estiment que le marché s'est effondré de 70% en une semaine, l'entretien et la réparation de 30% et la carrosserie de 50%. Ces professionnels sont plus fragiles que les grands groupes et risquent de mettre la clé sous la porte au cours des prochains mois.
Pour venir en aide aux acheteurs, la mise en place du nouveau bonus/malus, qui devait entrer en vigueur en janvier, a été repoussée. Néanmoins, les Français ont saisi les primes avant l'été, ont changé de voitures pour au moins 4 ans et les aides incitatives peinent donc à relancer le marché.
L'option du "click and collect" bientôt dans les mœurs ?
Le "click and collect", pour acheter sur internet et aller chercher sa voiture en concession va également être autorisé mais cette pratique n'est pas encore entrée dans les mœurs même si elle porte quelques espoirs pour la suite.
Actuellement, les Français aiment s'asseoir dans leur voiture avant de l'acheter. Mais on sait que les modèles sont standardisés et pourraient très bien être achetés sur catalogue. On peut même personnaliser son modèle sur internet. Cette possibilité pourrait changer l'approche pour la vente de véhicules neufs mais reste difficilement envisageable pour ce qui est des véhicules d'occasion.