Nouvelle mobilisation aujourd’hui contre la réforme de l’assurance chômage. C’est un peu la réforme maudite. On en parle sans cesse depuis le début du quinquennat et on ne sait toujours pas si elle finira par voir le jour.
Tout commence en 2017. À l’époque Emmanuel Macron rêve d’un chômage à 7%. Les voyants sont au vert. Le président veut étendre le chômage aux indépendants, à certains salariés démissionnaires. Et il veut contraindre les employeurs à préférer les contrats stables, grâce à un bonus-malus.
Ces éléments feront effectivement partie d’une future réforme. Mais au fil des mois, un troisième objectif se greffe : faire des économies. Réduire la dette. Et drastiquement.
On fait appel aux partenaires sociaux pour négocier. Le cadre est strict. Rien n’aboutit. Tous se rejettent la faute. Et la réforme s’écrit dans les coulisses du ministère du Travail. Et là, on arrive en 2019.
Fin 2020, c’est la douche froide pour le gouvernement
Anaïs Bouissou
Juillet 2019. La réforme doit entrer en vigueur 3 mois plus tard par étapes. Les syndicats dénoncent la casse des chômeurs, ils attaquent au Conseil d’État. Et une première étude d’impact tombe : à terme 1 chômeur indemnisé sur 2 pourrait y perdre. La suite sera sanitaire. La crise déferle au printemps, on place l’économie sous cloche, et on suspend la réforme… Jusqu’en cette fin 2020, où le Conseil d’État tranche. C’est la douche froide pour le gouvernement : la réforme de l’assurance chômage doit être réécrite.
C’est donc pour cela que le chantier de l’assurance chômage est relancé depuis le début de l’année. Mais entre-temps, depuis 2019, les équipes ont changé. La ministre du Travail, c’est désormais Élisabeth Borne. La réforme est un peu allégée, étalée dans le temps. Et fin mars, un nouveau décret est publié, pour une application à partir du 1er juillet prochain.
Si la réforme entrait en vigueur, elle pénaliserait les plus fragiles
Anaïs Bouissou
Nouvelle manche. C’est l’instant où le bourbier de la réforme se referme. Les syndicats avaient prévenu : ils restent absolument contre. Ils préparent une deuxième attaque devant le Conseil d’État. Et à la lecture des textes, un point injustifiable apparait. Si la réforme entrait en vigueur, elle pénaliserait les plus fragiles : les femmes revenant d’un congé maternité, les personnes ayant subi un arrêt maladie et les anciens salariés placés en activité partielle.
Officiellement, le gouvernement ne s’en était pas rendu compte. C’est un peu l’effet Titanic. Impatients d’avancer vite, ils ne l’ont pas vu, ou n’ont pas compris, ou n’ont pas voulu voir. Et au moment où l’iceberg d’une attaque au Conseil d’État est apparu, c’était trop tard, le texte de la réforme était déjà publié. Résultat : aujourd’hui, on est précisément à l’instant où le Titanic tente une manœuvre. Virer de bord, limiter l’injustice, et réécrire le décret de la réforme.
En soute, on inverse les gaz, les équipes refont les calculs, et espèrent éviter le choc. C’est-à-dire un Conseil d’État qui porterait un coup fatal à l’assurance chômage future version. Alors le paquebot tiendra peut-être, la réforme finira peut-être par s’appliquer, mais si jamais le Titanic assurance chômage coulait, ce serait un revers sévère pour le président Macron à un an de la présidentielle.
Votre plus, les petites retraites agricoles seront revalorisées dès le mois de novembre : 100 euros de pension en plus en moyenne par mois. C’était une mesure très attendue et qui va faire du bien aux 227.000 agriculteurs retraités concernés.
Et votre note, 15/20 aux boutiques de lingerie ! C’est la note d’une initiative culottée. C’est le cas de le dire. Les boutiques de lingeries ont envoyé plus de 200 culottes au Premier Ministre Jean Castex. Avec une question : "n’est-ce pas la première chose que nous enfilons le matin, même vous Monsieur le Premier Ministre ?" Objectif : alerter sur leur situation et demander leur réouverture.