"À ce rythme-là, on atteindra l'égalité en 2167" : les vrais chiffres de l'inégalité salariale en France

Les femmes travaillent "gratuitement" à partir de ce lundi 10 novembre 2025 à 11h31 et 22 secondes. Chaque année, la newsletter Les Glorieuses publie une date symbolique basée sur les statistiques de l'INSEE concernant les inégalités salariales en France, afin de dénoncer les disparités persistantes entre les hommes et les femmes.

Cette date a été calculée en se basant sur l'écart de salaire brut moyen entre femmes et hommes à temps de travail égal, qui était de 14,2% l'an dernier selon l'INSEE. En appliquant ce pourcentage aux 252 jours ouvrés de l'année, cela donne environ 35 jours non payés. En remontant de 35 jours à partir du 31 décembre, tout en excluant les dimanches, la date obtenue est le 10 novembre 2025.

En 2024, la date symbolique avait été fixée au 8 novembre 16h48, et l'écart de salaire à équivalent temps plein s'élevait à 13,9%.

L'égalité salariale entre hommes et femmes "dans 142 ans" ?

Le fait que cette date recule chaque année indique une amélioration des écarts de salaire. En 2017, première année où cet événement a été établi, elle tombait le 3 novembre à 15h40. Les femmes ont ainsi "gagné" une semaine de travail payée en huit ans. Cependant, beaucoup de progrès restent à faire. À ce rythme, l'égalité salariale entre hommes et femmes ne sera "atteinte qu'en 2167, soit dans 142 ans", alerte Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter.

À lire aussi

droits des femmes

"Mon mari était le maître" : octogénaire, elle témoigne du manque de liberté des femmes dans les années 1970

Ce chemin vers l'égalité est lent, surtout en prenant en compte tous les temps de travail confondus. L'écart salarial atteint alors 22%, puisqu'il y a presque quatre fois plus de Françaises que de Français à temps partiel.

À poste identique, l'écart est de 4%. Ce chiffre ne devrait pas exister puisque la loi française impose depuis 1972 un salaire égal pour un travail égal entre hommes et femmes. À l'époque, les femmes gagnaient deux fois moins que les hommes.

Les Glorieuses espèrent que la transparence salariale, qui s'imposera dès 2026, via la transposition d'une directive européenne, permettra de réduire l'écart des salaires entre les femmes et les hommes.