Quatre-vingt six morts. Des milliers de maisons totalement en cendres, dont il ne reste plus rien. Et ça n’est pas qu’une expression. Parfois il ne reste vraiment plus rien. Près de 14.000 bâtiments détruits. Le bilan pour les assurances se chiffre en milliards : entre 12 et 16 milliards de dollars. Des dizaines de milliers de familles ont tout perdu et doivent reconstruire leur vie à partir de zéro.
Et
dans cet incendie terrifiant, quelques maisons ont échappé miraculeusement aux
flammes. Parfois un pavillon isolée, encore debout quand tout le lotissement a
brûlé. Ils
sont environ 1.500 à être revenu habiter à Paradise. Ils pensaient être des
miraculés. Mais certains regrettent aujourd’hui que leur maison n’ait pas brûlé
avec les autres.
Parce
que le danger vient maintenu du réseau de distribution d’eau, qui est
totalement pollué par le métal qui a fondu, le plastique, le bois. Les
canalisations sont contaminées, un fort niveau de benzène, qui risque de
provoquer des cancers. Les réparations vont prendre au moins de deux ans, en attendant,
ils ne doivent pas boire ou se laver avec cette eau.
En fait il n’ont d’autre choix que se doucher en une minute ou deux, en prenant le risque de développer un jour un cancer. Certains ont des cuves d’eau pour récupérer l’eau de pluie, mais avec l’été elle seront vite sèches. Ils peuvent acheter des bonbonnes d’eau, mais ça coûte environ 250 dollars par mois pour une famille de quatre.
Jusqu’à présent, des compagnies d’assurance distribuaient de l’eau, mais c’est bientôt terminé. Beaucoup ne sont pas couverts pour ça. Et certains auraient préféré voir leur maison brûler, parce qu’ils auraient récupéré l’argent de l’assurance et auraient pu reconstruire une vie ailleurs.
Là, ils sont coincés à Paradise, leur maison ne vaut plus rien. Qui voudrait acheter là ? La ville est presque vide, il reste à peine plus d’1 habitant sur 20, et seulement 10% des entreprises ont repris leur activité. Tant qu’il n’y a pas d’eau courante, sans danger pour la santé, difficile d’imaginer qu’une vie à peu près normale puisse reprendre, avec des écoles, des commerces.
Ces habitants pensaient être des miraculés, ils sont en fait condamnés par l’incendie qui les a épargné. Soit ils partent sans rien chercher du travail et de meilleurs conditions de vie ailleurs. Soit ils restent, malgré l’inconfort, et les dangers.
Une
femme disait récemment sur CBS qu’elle ne se pardonnera jamais si dans 20 ans
ses enfants ont un cancer. Elle a emménagé il y moins d’un an dans la maison de
ses rêves à Paradise, elle a l’impression d’être aujourd’hui dans un cauchemar
sans fin, un enfer.
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