Arrivé au Sénat, le projet de budget 2025 pourrait connaître quelques ajustements. Parmi eux, le Crédit impôt recherche (CIR) dont l'enveloppe pourrait s'amenuiser.
Il ne manquait plus qu'un coup de rabot dans le Crédit impôt recherche pour convaincre tous les investisseurs de fuir la France. Des chercheurs qui cherchent, on en trouve, disait le général de Gaulle. Des chercheurs qui trouvent, on en cherche. On en cherche, sauf au Sénat et au gouvernement. On a tellement perdu la boussole qu'on confond investissement et dépenses publiques.
Les sénateurs veulent réduire les bénéficiaires de ce Crédit d'impôt. Bilan de l'économie annoncée : 430 millions d'euros par an sur 8 milliards d'aides. Une entreprise obtient 30% d'exonération sur son budget recherche, jusqu'à 100 millions d'euros investis dans l'année. C'est ce qui en fait la première niche fiscale de France.
C'est beaucoup d'argent, mais ça marche, ça attire des investisseurs. Selon le cabinet EY, l’an dernier, il y a eu 123 projets d’investissements étrangers dans la Recherche en France. C’est la 3ᵉ raison qui pousse un étranger à investir chez nous :10% des projets et 3569 emplois créés l’an dernier. La France devance le Royaume-Uni avec 71 projets (contre 123 chez nous) et 64 projets en Allemagne.
C’est comme ça qu’on reste dans la course à l’innovation, par exemple sur l’intelligence artificielle. C’est parce qu’il y a une communauté de chercheurs que l’on peut faire revenir les ingénieurs de MISTRAL.ai qui ont créé les programmes d’intelligence artificielle chez Google et Facebook avant de rentrer en France pour créer leur entreprise.
Les sénateurs cherchent pourtant à faire des économies de bouts de chandelles qui vont nous ramener à l’époque de la lampe à huile. L’idée, c’est d’utiliser les 430 millions pour prolonger le Crédit d’Impôt Innovation et le statut des Jeunes Entreprises Innovantes qui bénéficient aux PME et aux Start-Ups.
Mais vous pouvez soutenir autant de petites entreprises que vous voulez : dans la Recherche, si vous n’avez pas de grosses locomotives, vous jetez l’argent par les fenêtres, car nos startups finiront par se vendre à un groupe étranger.
Ce crédit est-il un cadeau aux grandes entreprises ? 84% des entreprises qui bénéficient du CIR sont des PME, mais 44% de l’enveloppe est absorbée par les Multinationales.
Michelin, par exemple, a bénéficié de 42 millions d’euros de Crédit Impôt Recherche l’an dernier. 3.000 chercheurs à Clermont-Ferrand pour un budget global d’1,2 milliard d’investissements dans la Recherche. Il faut bien comprendre que le CIR attire les chercheurs et maintient notre "matière grise" en France, une population avec un fort pouvoir d’achat.
Selon EY, la France compte 482.850 dont 8% d’étrangers. C’est un atout auquel il ne faut pas toucher. 61% des chercheurs se trouvent dans l’automobile, l’électricité, l’électronique, la pharmacie, la cosmétique, le naval, l’aéronautique, le ferroviaire et la chimie.
Nos chercheurs sont au cœur des fleurons de notre industrie, au cœur des secteurs qui exportent. Se priver de la Recherche, c’est monter sur le toboggan du chômage. On va passer d’un pays de chercheurs à un pays de chercheurs d’emplois, c’est ça qu’on veut ? Non, la Recherche est quelque chose de trop sérieux pour la confier à des sénateurs.
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