Bretagne : les touristes "sont désormais nombreux à venir du sud de la France", selon Jessica Vicart sur RTL

Après la Méditerranée ou le bassin d’Arcachon, la Bretagne connaît depuis plusieurs années un regain d’intérêt de la part des touristes estivants. Si cela ne se reflète pas encore pleinement dans les chiffres de fréquentation de cette saison, la canicule a toutefois influencé le profil des visiteurs.

Comme l’explique Jessica Vicart, directrice adjointe de Bretagne Tourisme, chargée du pôle observatoire et développement, les premiers chiffres pour le mois de juillet sont plutôt en recul par rapport à l’année précédente. Un phénomène qu’elle attribue aux conditions météorologiques difficiles des années précédentes : "Les réservations de dernière minute ne représentant que 20 à 25% des séjours estivaux, la majeure partie avait été effectuée avant le retour du beau temps", décrypte-t-elle.

Reste à savoir si la Bretagne, réputée pour sa fraîcheur, bénéficiera de l’effet canicule en août. "Les chiffres de fréquentation, déjà élevés en Bretagne, laissent penser que le mois d’août sera relativement stable", note encore Jessica Vicart. En revanche, la canicule semble avoir modifié l’origine de la clientèle : "Ils sont désormais nombreux à venir du sud de la France, notamment du sud-est", affirme-t-elle.

L'intérieur des terres plébiscité

Bien doté en matière d’hébergements, le littoral capte encore la majeure partie de la fréquentation touristique. Mais la chaleur pousse toutefois les touristes à se replier vers l’intérieur de la Bretagne, autour du canal de Nantes à Brest par exemple, dans des territoires très ombragés. "Quand il fait très chaud, c’est toujours plus agréable d’être sous la verdure", affirme encore la directrice adjointe de Bretagne Tourisme.

Effet pervers de cette fréquentation touristique : la région constate une augmentation des logements loués via des plateformes comme Airbnb. "On surveille ça de très près", reconnaît Jessica Vicart, qui nuance toutefois: "Les Bretons ont un niveau d’acceptabilité du tourisme important et privilégient le développement touristique de la région".

Plus de monde, mais pas forcément plus de nuitées

Si l’on observe parfois un pic de fréquentation en Bretagne, cela ne se traduit pas par une hausse du nombre de nuitées. L’impression d’une augmentation des visiteurs vient  d’autres phénomènes, précise la professionnelle. D’abord, la croissance démographique : "La Bretagne a gagné 400.000 habitants en 20 ans, forcément, ça commence à se sentir."

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Elle décrit ensuite, le phénomène d'"excursionnisme", autrement dit les balades des Bretons à la journée. "C’est très météo-dépendant et de plus en plus important." Concrètement, cette année, à une fréquentation touristique déjà élevée est venue s’ajouter celle des excursionnistes.

Ces populations se superposent donc aux touristes. Aussi pour éviter le phénomène de surfréquentation déjà connu dans certains territoires, il faut parvenir à "gérer les flux et aménager le territoire afin que ce soit acceptable pour tout le monde" conclut-elle.