Rennes : des Ducs de Bretagne aux Champs-Libres

Il est très loin le temps où Rennes n'était qu'une étape ferroviaire pour partir vers Saint-Malo ou Dinard. Tout part de Condate Riedonum, le nom de Rennes à l'époque romaine, mais c'est au XVe siècle que la ville rentre vraiment dans la grande histoire, en se fortifiant dans des remparts pour faire face aux troupes françaises venues l'assiéger. Il fallait faire plier Anne de Bretagne qui venait de se faire couronner. Elle a finalement épousé le roi Charles VIII en 1491, avant de signer avec le royaume de France le traité d'alliance qui solda l'indépendance de la Bretagne, en 1532.

Dans votre parcours de visite, il faut absolument voir le Parlement de Bretagne, édifice inouï de beauté et de majesté qui date du XVIIème siècle, conçu par l'architecte du Palais du Luxembourg à Paris. En 1994, après une manifestation, le feu se déclare dans les combles, les milliers de litres d'eau utilisés pour éteindre les flammes ont mis à mal la bibliothèque et les fabuleux plafonds à caissons. Il a fallu dix ans de restauration pour les retrouver à l'identique et c'est un bonheur de suivre la visite guidée de ce Parlement qui permet de voir toutes les merveilles de la grande chambre, de la salle du conseil.

Le musée des Beaux-arts est également un passage obligé, avec ses collections allant de la Renaissance aux œuvres contemporaines, c'est une mine d'or pour les amateurs d'art. Il faut surtout ne pas manquer Le Nouveau-né de Georges De la Tour : un tableau émouvant, très mystérieux, avec une lumière quasi magique, comme à chaque fois chez cet artiste.

Des ruelles d'époque

Rennes est une ville qu'on peut découvrir en se baladant. La rue du Chapitre, dans laquelle on trouve des maisons à pans de bois datant des XVème, XVIème et XVIIème siècle, avec des colombages qui forment des figures géométriques et des dessins tous différents. La rue de la Psallette, avec deux L et deux T, est une des plus anciennes de Rennes. Et là encore, on découvre quelques bâtisses somptueuses. Une psalette, c'était l'endroit où étaient formés les enfants qui chantaient dans le cœur d'une paroisse et où ils recevaient donc une éducation.

On peut passer par la cathédrale Saint-Pierre : Anne de Bretagne y fut couronnée Duchesse de Bretagne en février 1489 après avoir passé une nuit entière dans la cathédrale, dans un froid glacial. Au XVIIIème siècle, cette cathédrale s'est totalement effondrée et n'est revenue au culte qu'en 1825 seulement. Elle est très sobre, presque austère, mais a néanmoins une certaine noblesse.

A l'époque des Ducs de Bretagne, la Place des Lices était le lieu des grands tournois de chevalerie. Le connétable Bertrand du Guesclin y mena quelques joutes. Elle est bordée par de nobles hôtels particuliers. Aujourd'hui, c'est le marché qui s'y tient, tous les samedis matin : des Halles ont été construites au XIXème siècle au centre de cette place. C'est un des plus beaux marchés de France.

La modernité et la culture aux Champs-Libres

Ensuite, il faut aller découvrir les Champs-Libres : à la place de l'ancienne gare routière, un lieu de culture totalement unique a été créé. Une bibliothèque en forme de pyramide inversée. L'espace des sciences a une forme de cône inclinée en référence à un menhir.

Le musée de Bretagne ressemble, lui, à un dolmen : on y raconte toute l'histoire de la Bretagne, de façon intelligente, jamais ennuyeuse, très pédagogique, depuis la préhistoire jusqu'à aujourd'hui, et ce dans tous les domaines. Il y a une section passionnante consacrée à l'affaire Dreyfus, parce que le deuxième procès du capitaine Dreyfus se déroula à Rennes : on y apprend que le journal Ouest-Éclair, devenu Ouest-France à la Libération, vit le jour en 1899, quelques semaines avant la tenue du procès. Belle opportunité pour un lancement.