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Une voiture électrique en train de recharger (illustration)
Crédit : Jacques DEMARTHON / AFP
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En 2020, l’Europe a compté pour près de la moitié des ventes mondiales de voitures propres, alors que c’était la Chine qui était en tête jusqu’ici. Au total, il s’est vendu 1,4 million de voitures électriques sur le Vieux Continent l’année dernière, une hausse de 137%. Sur ce 1,4 million, il y en a eu 110.000 pour le marché français.
Ce qui est frappant également, c’est que c’est en Europe que sortent le plus de modèles électriques. Il y en a eu 65 l’année dernière, soit deux fois plus qu’en Chine, et quatre fois plus qu’aux États-Unis. En 2021, ce sera encore plus net, 99 nouveaux modèles sont prévus chez nous.
Cette faveur soudaine de véhicules qui n’étaient que marginaux jusqu’en 2019, n'a rien à voir avec la bonne volonté, ou l’apparition soudaine d’une bonne conscience écologique. Tout d’abord, les normes de pollution acceptable édictées par l’Europe se sont considérablement durcies. On calcule désormais les émissions moyennes par constructeur, et il y a de très lourdes amendes lorsque l’un d’entre eux dépasse le seuil admis, un seuil qui ne cesse de s’abaisser au fil des ans. Les constructeurs sont donc en train de transformer leur gamme pour échapper au marteau de Bruxelles.
Et de l’autre côté, les gouvernements subventionnent massivement l’achat de ces autos par le consommateur.
C’est énorme, en particulier en France et en Allemagne, les deux pays où la croissance des ventes a été la plus forte. Chez nous, si l’on se fie à la pub de la Zoé de Renault, la voiture électrique la plus vendue en 2020, les aides financières disponibles peuvent atteindre 15.000 euros, si l’on cumule le bonus écologique, la prime à la conversion et les aides régionales.
Ce marché est en effet complètement artificiel. Parce que sans ces primes, les véhicules sont inabordables, beaucoup plus chers que les voitures à moteur thermique. La Zoé, petite voiture, se vend entre 32.000 et 36.000 euros au prix catalogue. Elle est donc subventionnée à hauteur de 30 à 40%. C’est le contribuable qui est en train de financer largement la transition écologique des véhicules particuliers. Ça ne pourra pas durer.
Toutes les expériences de suppression ou de diminution importante des aides, notamment en Chine, se sont traduites par des chutes brutales des ventes. Le prix élevé, associé à l’autonomie kilométrique des batteries encore faible, et à la difficulté de trouver des bornes de recharges, font que la voiture électrique n’est pas du tout compétitive sans les subventions.
Tout le pari est que les prix vont baisser, et l’autonomie progresser. C’est un pari. La vérité, c’est que les voitures vont coûter plus cher. Renault sort ces jours ci son modèle d’entrée de gamme, une Dacia électrique, la Spring. Elle vaut quand même 15.000 euros, c’est bien plus cher qu’une Dacia normale. Et pour obtenir ce prix, il a fallu la faire fabriquer… en Chine. Une voiture dite propre qui commence donc sa carrière en émettant pas mal de carbone, pour faire 10.000 kilomètres à bord d’un cargo marchant au fuel.
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