Alimentation : pourquoi les pommes de terre sont-elles devenues si chères ?

Depuis plusieurs mois, le prix des pommes de terre ne cesse d'augmenter. Coûts de production, intempéries, économie… Quels facteurs pèsent sur la production de ce féculent incontournable ?

Illustration d'un sac de pommes de terre

Crédit : Couleur / Pixabay

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Elles sont parmi les produits de consommation les plus populaires et les plus accessibles, et pourtant, leur prix n'a cessé d'augmenter ces derniers mois : les pommes de terre. Qu'elles soient sous forme de frites, de purée, de surgelés, d'accompagnement au restaurant, ou au kilo dans les rayons, leur prix grimpe en flèche.

D'après un rapport de l'Insee, le prix d'un kilo de pommes de terre vendu en filet dans les magasins aurait bondi de près de 23% en un an, passant de 1.70 euro, à 2.09 euros entre septembre 2022 et septembre 2023. Toutes les variétés sont touchées : pommes de terre pour cuisson vapeur, à l'eau, pour la cuisson en friteuse, comme les pommes de terre bio. Selon une étude réalisée sur un an et partagée par France Bleu, les purées n'échappent pas à la règle et ont augmenté de 18%, les chips de 17% et les pommes de terre sous vide de 5% d'octobre 2022 à octobre 2023.

Pourquoi une telle hausse ? Comme nous l'indiquions cet été, la récolte catastrophique de l'année 2022 en est la principale responsable. La sécheresse de l'année passée a entraîné des répercussions sur la production, et engendré une hausse drastique des prix. Résultat, à l'automne, la production de pommes de terre avait diminué de 23%. Le pire rendement depuis plus de 20 ans. Par ailleurs, à cause de la météo instable de cet été, la récolte 2023 - qui a généralement lieu fin août - avait déjà pris trois semaines de retard.

Économie, climat… Vers la fin de la pomme de terre abordable ?

À ces facteurs s'ajoute la hausse des prix de l'énergie, qui se répercute sur l'ensemble de la production et les prix en rayon. Électricité, gaz, mais aussi engrais… Tous les produits nécessaires à la pousse, à la conservation des pommes de terre (conservées toute l'année en chambres froides jusqu'à la prochaine récolte), et à leur transformation en usine, ont augmenté. De plus, les lieux de transformation des pommes de terre françaises en chips ou en frites se trouvent en Belgique, ou aux Pays-Bas, ce qui implique des coûts d'importation qui font encore augmenter la facture, souligne France Bleu. La guerre en Ukraine et l'inflation sont donc aussi passées par là.

De plus, la sécheresse a également contraint la France à exporter plus de pommes de terre que d’ordinaire vers le sud de l'Europe : l'Italie, l'Espagne, ou encore le Portugal, eux aussi victimes de la sécheresse.

Face à la demande en hausse constante de ce féculent, à la base de nombreux types d'alimentation, et à l'augmentation des revenus des agriculteurs, les prix accusent le coup. Et cela ne risque pas de changer dans les mois à venir, indiquent encore nos confrères, puisque les inondations automnales auront fait leur œuvre et déjà retardé les récoltes dans les départements du nord, dont le Pas-de-Calais et la Somme. Enfin, la raréfaction de l'eau due au réchauffement climatique devrait aggraver les choses dans les prochaines années.

Les producteurs préviennent d'ores et déjà : le prix de la pomme de terre restera au niveau actuel, au moins jusqu'à fin 2024. Repenser nos habitudes est donc primordial pour la survie de ce légume plébiscité.

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