Vous connaissez déjà la chanson : chaque 24 décembre, le soir du réveillon de Noël en famille (ça fonctionne aussi avec le 31, passé aux côtés de vos amis, de connaissances ou de parfaits inconnus), c'est plus ou moins toujours la même rengaine.
Vous êtes installée à table, en train de savourer un petit four, de vous attaquer à une huître ou d'avaler un toast lourdement beurré et là, c'est le drame. Le chapon est en train de terminer sa cuisson dans le four mais Tonton Richard vient de lancer un sujet de conversation sensible.
D'habitude, vous avez tendance à adopter pour l'option "faire la sourde oreille". Mais avec l'actualité des derniers mois, la prise de parole des femmes sur les réseaux sociaux, l'écoute de la société, les prises de positions du gouvernement contre les violences faites aux femmes, difficile de rester muette au sujet des causes qui vous tiennent à cœur, n'est-ce pas ? Pour rebondir aux attaques de vos proches, en toute sympathie (ou presque), la rédaction de Girls vous guide en quelques points.
Le sujet qui trouble le dîner : "On a beaucoup trop parlé des femmes cette année depuis Harvey Weinstein, faut voir aussi comme elles s'habillent, qu'elles arrêtent de se plaindre d'être agressées", s'agace-t-on dans l'assemblée devant le feu de cheminée.
Comment argumenter : Un bel exemple de culture du viol. C'est-à-dire que l'on met la culpabilité d'une agression ou d'un viol sur le dos de la victime et non celui de l'agresseur. Pour illustrer cette vision tronquée de la réalité, M6 a diffusé dans son magazine de société, Dossier tabou, un documentaire consacré au harcèlement sexuel et dans lequel on se rend compte des préjugés qu'ont certaines femmes comme certains hommes concernant les agressions sexuelles.
Aux États-Unis également, une exposition itinérante s'installe dans les campus d'universités (où les agressions sexuelles sont un fléau) pour en finir avec la question que trop de victimes de violences sexuelles entendent encore aujourd'hui des deux côtés de l'Atlantique : "Tu étais habillée comment ?". Sous-entendu : "Tu l'as bien cherché". Dans cette installation, 18 tenues viennent illustrer 18 récits de victimes.
T-shirt large, jean, robe, short, jogging... Preuve qu'il n'y a pas de vêtement type concernant les violences sexuelles et qu'une tenue jugée "sexy" n'en est jamais la cause. L'unique responsable reste et restera, la personne auteure de l'agression.
Le sujet qui trouble le dîner : "Je ne comprends pas pourquoi France 2 a décidé de se séparer de Tex après sa blague. Si on ne peut plus rire de rien maintenant... où va la liberté d'expression ?"
Comment argumenter : S'il ne "faut rien laisser passer" - comme le dit Marlène Schiappa, secrétaire d'État en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes - concernant les violences faites aux femmes, ce n'est pas pour réduire la liberté d'expression ou bannir l'humour de tout événement médiatique. Il s'agit de mettre fin aux continuum des violences faites aux femmes.
Elles commencent par des "blagues" sexistes qui perpétuent des clichés sur le genre féminin et se terminent par des meurtres comme ces 123 femmes tuées par leur conjoint ou ex en 2016. C'est ce qu'explique Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, lors d'une conférence TEDx. L'humour et la liberté d'expression ne doivent pas détourner les regards d'un problème de société qui touche 52% de la population française.
Le sujet qui trouble le dîner : un classique des dîners après le verre de trop, qui tourne au cauchemar quand le "débat" est alimenté par de fausses "informations" diffusées par des groupes anti-IVG.
Comment argumenter : Comme dans ce tweet d'une chroniqueuse, il est facile - quand on maîtrise un temps soit peu la biologie du corps humain et les chiffres liés à l'avortement en France, de contre-dire les attaques d'une personne anti-IVG : depuis les années 2000, le nombre d'avortement n'a pas connu d'évolution majeure ; en 2015, le nombre moyen d'IVG par femme était de...0,4 et enfin, la plupart des femmes ayant eu recours à un avortement utilisaient un contraceptif, résume un article de Alternatives économiques.
Attention, on ne dit pas qu'une personne qui ne souhaite pas pratiquer une IVG pour son propre cas est l'incarnation même de Hadès, dieu de la guerre et des enfers de l'Olympe. Cette personne a tout à fait le droit de choisir de poursuivre sa grossesse, qu'elle soit désirée ou non.
Le problème, c'est quand des personnes diffusent de fausses informations dans un but : culpabiliser les femmes sur cette pratique - légale en France depuis la loi Veil de 1975 - et les inciter à garder un bébé alors qu'elles ne le souhaitent pas - et ce, peu importe les raisons - en vue d'une idéologies allant à l'encontre des droits des femmes.
Le sujet qui trouble le dîner : "Je ne comprends pas ce délire des inégalités salariales. Ma femme travaille autant que moi ; mais elle gagne plus", s'emporte-t-on entre deux bouchées de camembert.
Comment argumenter : Attention, on parle bien dans ces cas-là de travail à statut égal. En 2015, les Françaises étaient payées 15,8% de moins que les hommes. Pour marquer ces inégalités, un mouvement a été lancé par Les Glorieuses, newsletter féministe, le 3 novembre dernier à 11h44 (et 9 secondes). La date et l'heure à partir desquelles les femmes n'étaient plus payées pour leur travail. Soit 5 jours plus tôt par rapport à l'année dernière.
Le sujet qui trouble le dîner : "l'écriture inclusive c'est vraiment n'importe quoi, illisible et ça n'a sert à rien", affirme un convive en coupant la bûche.
Comment argumenter : celles et ceux qui sont contre l'écriture inclusive ont tendance à la réduire à l'usage du point milieu pour mentionner à la fois les femmes et les hommes dans un groupe de personnes (exemple : les Français·es). L'écriture inclusive ne touche pas qu'à cette question mais, surtout, peut se pratiquer sans avoir recours à cet outil graphique si polémique.
Une étude a également montré qu'abandonner la règle du "masculin qui l'emporte sur le féminin" favorise la représentation des femmes dans l'imaginaire collectif. Un détail qui fait sens quand on sait que les femmes sont invisibilisées des écrans télévisés aux manuels scolaires en passant par les programmes du baccalauréat. À l'Académie française, si on se dit à l'unanimité "contre" l'usage du point milieu, le débat autour de la féminisation des titres et des métiers pourrait s'ouvrir d'ici la fin de l'année chez les 36 Immortels et 4 Immortelles de la prestigieuse institution dédiée à la langue française. Si c'est l'Académie qui le dit...
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